Théâtres Nationaux : L'etat S'en Remet Aux Entreprises Options

[pval]

À lire absolument sur le site de rue89.

http://www.rue89.com/2008/12/18/theatres-n...aux-entreprises

Ceux qui ont déjà travaillé et écrit pour le théâtre comprendront l'ineptie d'une telle proposition, sans même prendre en compte la crise financière.

En fin d'article :
"En guise de comparaison, rappelons qu’à Broadway, où le financement des théâtres est essentiellement privé, la conjoncture est déjà fatale à la création: ces jours-ci, quatre spectacles ont annoncé leur clôture prématurée d’ici début janvier. En ce moment, explique le New York Times: "Les gens qui mettent leur argent dans le théâtre parce qu’ils en ont beaucoup se retirent.""

[Franerik]

A quoi ça sert le théâtre subventionné, sinon à polluer les esprits avec des idées intellectuello-subversives, en ces temps de crises morale, économique, on n'a vraiment pas besoin de cela, mais de pièce comme celle de Tapie (Oscar), que le pivé saura bien financer...

Comment croyez-vous que nous allons sauver nos pauvres petits capitalistes financiers?


Ce message a été modifié par Franerik - jeu. 18 déc. 2008, 16:10.

[nicofago]

Intéressant ce papier....

Je ne suis pas bien doué sur la question (il faudrait peut-être que je m'y mette d'ailleurs, on voit bien que même dans ces institutions plutôt privilégiées par rapport à beaucoup d'autres, ça commence à sentir le roussi ), mais, ici, il m'arrive parfois de voir des salles à moitié vide sur un spectacle pourtant très prisé, simplement parce que la soirée a été achetée par un mécène.
Et pourtant, on a un très fort taux de remplissage à l'année.

Ca, ça fait quand-même mal au coeur car:
1. La plupart du temps, c'est un public qui n'en a pas grand-chose à faire
2. Pour un comédiens, j'imagine que ça le fait moyen de jouer devant une demie-salle à moitié endormie, ou qui ne pense qu'aux petits fours de l'entr'acte, voire qui ne revient pas pour la deuxième partie (ceci dit, c'est une expérience comme une autre)
3. Il y a pas mal de personnes qui auraient bien voulu y assister, au spectacle, ce soir-là, mais qui ne pourront pas, alors que la salle est à moitié vide

Dans "scène national", il y a "nationale"; dans "Théâtre public", il y a "public"
On peut se demander pourquoi le mécénat viendrait s'immiscer dans ces établissements.
..........


D'un autre côté, il est vrai qu'une soirée vendue à un mécène, ça rapporte.
C'est vrai aussi que ça peut permettre de contribuer aux futures créations...
Que ça a peut-être plein d'autres avantages en terme de communication (mais je n'y connais rien en comm', ça ne m'intéresse pas)...
Que de temps en temps (sic!) on tombe quand même sur un public qui apprécie néanmoins le spectacle, ou au moins qui y est réceptif...
Que les intérêts peuvent parfois ne pas être uniquement dictés par l'aspect financier (ça y est, là, je suis en train de rêver ).... ... même si évidement....

Ici, voyant qu'on ne peut de toute façon pas faire grand chose contre, je me dis que tout est question de dosage (comme souvent): De fait, on doit déjà faire avec.

A titre perso: ... tant qu'on ne me demande pas de projeter un clip vidéo vantant les mérites du mécène ou montrant son logo...

Plus sérieusement, tant que ça ne vient pas altérer la vocation de ces endroits (dans le sens que ce sont des établissements "publiques" et "nationaux").... et s'il est possible (mais est-ce possible ?) que ça n'autorise pas l'état à se désengager....



Bref...
J'dis ça....
J'dis rien....

...y'aurait tellement de choses à dire...

[Marsu]

...y'aurait tellement de choses à dire...

Oui, d'ailleurs l'État a ouvert ce site sur la question.

[nicofago]

(.../...) Ce site est dédié à tous ceux – structures culturelles, particuliers, fondations, entreprises – qui veulent connaître les multiples façons de donner ou de recevoir, à ceux qui veulent se lancer dans cette grande aventure du mécénat et participer à ce nouvel élan que nous attendions tous et qui est aujourd’hui une réalité »

Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.

Voilà....
Moi, c'est toutes ces choses-là qui me fatiguent....
Cette comm', ce langage, ces personnes,....
Pffffft !


Ce message a été modifié par nicofago - ven. 19 déc. 2008, 15:19.

[Marsu]

Malheureusement, je crois que tu n'as pas fini d'être fatigué parce que ce n'est que le début…

Encore une fois, d'un truc simple qui aurait pu être sain, ça va se terminer en entreprise de comm" pour faire du fric. En même temps, ça fait 25 ans que le Ministère de la Culture est devenu le Ministère de la Communication, c'est juste la suite logique.

Misère…

[Franerik]

la com, cela ne vous rappelle pas la "novlangue"?

[blek]

Le scandale du désengagement de l'Etat déguisé en Grande Aventure du Mécénat… pfff… Misère…(en pleine période de crise financière majeure, demander aux entreprises d'investir dans la culture, c'est de l'analyse subtile !)
Ça va être commode pour les costumes : qu'on joue Shakespeare, Molière, Tchekhov ou Pirandello, ça sera maillot de foot pour tout le monde avec tous les logos qui clignotent de partout, et les soirées Méééééécénat, y aura même le sticker d'une jardinerie ou d'un lessivier collé sur le front de tous les comédiens reconnaissants.

Les mécènes pourront plus facilement repérer les personnages grâce au numéro floqué dans le dos :
— Pssst, c'est qui le n°9 ?
— L'avant-centre ?…
— Mais non c'est le Cid je crois à moins que ça soit Tartuffe, je sais plus, moi…
— Et le n°4, c'est une fille ?
— Pas terrible le Champagne qu'on nous a donné à l'entracte… burp !
— On dirait qu'ils ont les mêmes costumes que la dernière fois.
— Merde avec le pognon que je leur laisse, pourraient changer quand même…
— On aurait mieux fait d'aller voir la ministre des bouffons décorer ces clampins technos à l'Opéra-Garnier.
— T'as toujours été un peu canaille, hein ?
— Tant qu'à voir du grotesque, faut exiger le top !
— T'as raison, c'est pas tous les jours qu'on se marre.

Ce message a été modifié par blek - ven. 19 déc. 2008, 22:40.

[pval]

Le scandale du désengagement de l'Etat déguisé en Grande Aventure du Mécénat… pfff… Misère…(en pleine période de crise financière majeure, demander aux entreprises d'investir dans la culture, c'est de l'analyse subtile !)
Ça va être commode pour les costumes : qu'on joue Shakespeare, Molière, Tchekhov ou Pirandello, ça sera maillot de foot pour tout le monde avec tous les logos qui clignotent de partout, et les soirées Méééééécénat, y aura même le sticker d'une jardinerie ou d'un lessivier collé sur le front de tous les comédiens reconnaissants.

Les mécènes pourront plus facilement repérer les personnages grâce au numéro floqué dans le dos :
— Pssst, c'est qui le n°9 ?
— L'avant-centre ?…
— Mais non c'est le Cid je crois à moins que ça soit Tartuffe, je sais plus, moi…
— Et le n°4, c'est une fille ?
— Pas terrible le Champagne qu'on nous a donné à l'entracte… burp !
— On dirait qu'ils ont les mêmes costumes que la dernière fois.
— Merde avec le pognon que je leur laisse, pourraient changer quand même…
— On aurait mieux fait d'aller voir la ministre des bouffons décorer ces clampins technos à l'Opéra-Garnier.
— T'as toujours été un peu canaille, hein ?
— Tant qu'à voir du grotesque, faut exiger le top !
— T'as raison, c'est pas tous les jours qu'on se marre.

Souvenons-nous Blek, que certains donnaient en exemple aux artistes les pratiques du milieu sportif.
Ton invention ci-dessus, "montypitonesque", est à peine caricaturale.

[Franerik]

Le cinéma est déjà envahi de pubs, maintenant, les publicitaires veulent faire les scénarios, c'est la dernière mode...

A quand le Français montant une pièce Apple!