Pascale Ferran Aux Césars 2007, c'est tellement beau quand c'est bien dit ! |
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lun. 26 févr. 2007, 15:02
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Une belle leçon de courage et de détermination, et avec une telle synthèse du problème Bravo madame [émoticon des applaudissements !!!] à déguster ici
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lun. 26 févr. 2007, 22:50
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chut faut pas le dire, mais j'ai tourné dans un court de Pascale il y a longtemps chuuuutttttt (Le Baiser) très très content pour elle  edit: Et bon discours, que RDDV ce me semble n'a pas applaudit, je croyais qu'il défendait les intermittents et le cinéma français. Il est pas ministre pourtant ?
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mar. 27 févr. 2007, 08:11
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L'oppression dont les "intermittents" sont victimes depuis des années me file une méchante envie de vomir. Cette oppression est menée par des membres de la classe dirigeante d'un parti qui ose s"intituler " Union pour un Mouvement Populaire". (Pour être précis, je viens de consulter mon "petit Robert")Ces personnes s'arrogent le droit de légiférer sur "l'esthétique", et, de conserve avec le Medef, de paupériser les intermittents pluss qu'ils ne sont déjà. La tactique est redoutable: - Séparer les intermittents (diviser pour régner) du reste des salariés, en prétendant qu'ils sont responsables, ces intermittents, du déficit du systéme de protection sociale. Ce mensonge éhonté continue à prospérer jusqu'à écoeurement. - Instituer pour les intermittents un régime de protection sociale séparé, encore plus injuste que celui des salariés du secteur "marchand" (probablement parce que ces intermittents "s'amusent "en travaillant !!! - il faudrait souffrir pour mériter salaire ... ). Les intermittents ne demandent pas plus qu'un droit égal à celui des autres "travailleurs", qui, en principe, comporte une clause de solidarité compensant l'écart entre les revenus. Je passe. Ces "personnes", je les appelle "bourgeois", dans l'acception moderne de ce substantif, qu'ils vont pourtant rejeter comme "archaïque". J'aurais pu utiliser l'acception du 19ème siècle de ce mot: "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement" (Flaubert). J'aurais pu les traiter de crétins, de suppôts de l'impérialisme, d'actionnaires (!) et même d'enc*ulés, mais je ne le ferais pas. Ouf, j'me sens mieux....
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mar. 27 févr. 2007, 10:14
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Bonjour, Cette dame parle très bien, mais au-delà du débat sur les intermittents qui est très important (rassurez-vous chez nous c'est pire), elle se bat surtout pour un droit à la création, la diffusion de la culture dans son ensemble. C'est très important de garder des moyens d'aller diffuser mais surtout de faire pratiquer la culture dans toutes les couches de la population. Hors de plus en plus, cette innégalité là se fait sentir aussi. Certaines couches de la population n'ont pas accès à toute les formes de cultures sous prétexte qu'elles sont plus pauvres ou que sais-je. Je vais souvent, en tant qu'animateur, faire chanter dans des quartiers "défavorisés" ou dans des écoles "difficiles" (les mots entre guillemets sont ceux employés par nos dirigeants), ces gens là on autantt à dire que les autres et apprécient parfois plus ce qu'on leur fait chanter ou écouter, quel que soit le style et le genre. Si la différence entre ceux qui tentent de vivre de leur métier et ceux qui sont en haut de l'affiche et bien calé dedans augmente, cette différence entre les consomateurs de culture augmentera aussi... C'est en supprimant leur culture que l'on a le plus facilement annéanti des peuples entiers. De plus en plus les nouveaux dictateurs, ceux qui ont le pouvoir de l'argent, posent leurs dictats que le bon peuple doit suivre et ce dans toutes les formes de cultures, c'est là que nos gouvernements devraient agir dans la diffusion de tous les genres et laisser le public juger. Si on ne diffuse un film plus "cinéma d'auteur" que dans des salles d'arts et d'essais et bien toute une frange de la population n'y a pas accès et donc n'a aucune chance de l'apprécier et après on vous dit que ça ne rapporte pas.. Petite annecdote, on l'aime ou on ne l'aime pas et je ne veux pas débattre la-dessus mais j'ai vu sur la télé Belge une émission avec E.E. Schmidt. Même lui que l'on peut considérer comme "bancable", d'après les nouveaux termes de la presse, a subit des pressions de la part de ses producteurs pour enlever de son film les passages les plus surréalistes, ce qui aurait dénaturé son univers. Attention je ne défend pas l'auteur mais le fait que s'il décide de faire un film et bien qu'on lui laisse le droit de faire le film qu'il veut et s'il se plante, c'est pour lui. Mais ne voyons pas les choses trop en noir, il existe ça et là des petits villages d'irréductibles qui résistent encore et toujours à l'envahisseur
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mar. 27 févr. 2007, 10:48
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Je suis bien de ton avis, richie028.
Par un changement insidieux de vocabulaire, on appelle "couche de population" ce qu'on doit appeler "classe sociale". De même, pour les quartiers "défavorisés" remplaçant quartiers de "pauvres", b*rdel de m*rde. Les écoles "difficiles", au lieu de ghettos que les riches ont fuit. On voudrait nous faire croire que c'est la "naissance" qui limite la "connaîssance".
Sur un autre thread, on m'accuse de prêcher la révolution. Mais lorsque le "prolétariat" (ce mot n'a plus cours ... mais la "classe sociale" existe toujours) est opprimé par des oligarches (les Stés privées : TV commerciales, grandes surfaces, marchands d'armes, banques, FAI, etc...) détenant le pouvoir, donnez moi un autre recours.
Alors, réfléchissez bien, au moins, au député que vous élirez.
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mar. 27 févr. 2007, 11:44
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QUOTE (Messensib @ mar 27 fév 2007, 09:56)  Il faut remarquer que seuls l'Huma, Le Monde et Libé ont cité le message de Pascale Ferran. Sur les radios: silence. Je vois que cette Nuit des Césars passait sur Canal+. Si ça se trouve, c'était codé, et y-a que les bourges qui ont pu écouter.  Désolé Monsieur Messensib, c'était en clair sur C+, puisque non abonné, j'ai pu le suivre en direct  . Ceci dit, oui le discours fut magnifique dans le fond et dans la forme ... et comme il fallait s'y attendre, aucun relais sur les chaines d'infos ou les plateaux télé le lendemain Pauvre théâtre aussi ... où la "culture" de prestige ( hors de question de chanter tel opéra si pas "doré à la feuille" ) se pavane grâce à ses ministres au détriment d'une vraie et indispensable culture intelligente et populaire qui, elle, est victime d'une éradication des plus sournoises et des plus malveillantes. En tous cas, merci pour le lien, je le cherchais partout . Vous pouvez écouter aussi mon lien en-dessous " inter-mi-temps", c'est un peu rock  , mais bon sang, que ça fait du bien !!!
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mar. 27 févr. 2007, 12:46
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QUOTE (Musea @ mar 27 fév 2007, 11:44)  Désolé Monsieur Messensib, c'était en clair sur C+, puisque non abonné, j'ai pu le suivre en direct  . Ne soit pas désolé, je n'ai pas eu à te traiter de "bourge"  Et pis, pas de "Monsieur", plutôt "Maître", Messensib ou Maurice comme tout le monde " Le Visiteur" m'a rendu plus intelligent, j'en suis sûr, disons moins limité ... Ah, les Opéras à la Bastille !!!  Ça nous coûte cher (ma femme est une "fondue") d'aller à Vérone ou à Londres.
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mar. 27 févr. 2007, 14:23
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QUOTE (ptilou @ mar 27 fév 2007, 11:31)  Théatre également... très bon auteur et ciné pour Odette Tout leMonde : film agréable et non tendance proche W Allen pourrait on dire... Qui fut tourné en Belgique à Charleroi, ma région d'origine que j'habite toujours et il en a dit du bien ce qui est plutôt rare par les temps qui courrent QUOTE Je suis bien de ton avis, richie0826 Merci Maurice, tu peux m'appeller Eric (sans clic  ) Je ne suis pas un grand révolutionnaire mais c'est vrai que ça me rend malade les nouvelles castes qui se mettent en place. Voir que des "allochtones" comme on dit maintenant ne peuvent pas aller écouter un concert de musique classique parce que c'est trop cher et qu'ils se feraient regarder de travers par les vieilles emperlousées qui vont parler pendant le spectacle, ça me fait ch*** Voir que ce n'est qu'en période électorale que l'on se soucie d'aller vers les gens pour simplement les divertir et leur rendre un peu de dignité, aussi. (comme en Belgique on vôte tous les 18 mois, ça devrait aller mieux pourtant  ) La liste est longue Tout se cloisonne de plus en plus, parfois, je me sens un peu dans la peau du pianiste (joué par Albert Dupontel) dans le film fauteuil d'orchestreBon faut que je bosse un peu, ma fille c'est endormie sans que je ne doive écrire une berceuse
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mar. 27 févr. 2007, 17:05
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Mais non Messenssib personne ne te reproche d'etre un revolutionnaire ;-)....faut juste ne pas donner de pouvoir a Arlette en enfoncant des portes ouvertes ideologiques, on risque de se faire mal a l'epaule....
De toute facon tout le monde se fout que Sarko veuille detruire le ministere de la culture en le fusionnant avec l'education, j'ai fait le test autours de moi, meme les wannabee bobo nourris a Delerm bottent en touche ... ce n'est pas grrrraveeuux, y'a d'autres prioriteeeeees, ch'peux pas m'acheter mon ecran plasma mdr Veridique : dans un dossier du Nouvel Obs de decembre sur les classes moyennes , un cadre de la poste se plaint de la baisse de son pouvoir d'achat parcequ'il ne peut pas acheter une TV Plasma a ses gosses, du coup il a honte il se sent un citoyen de "deuxieme categorie".....le pauvre.
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mar. 27 févr. 2007, 17:58
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Moderateur Bouffon

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QUOTE (rafmaxx @ mar 27 fév 2007, 14:58)  Y'a un truc qui m'échappe :
la dame elle dit : que plus on gagne, plus on touche d'indemnités...
.../... Bref, il me semblait que ce n'était pas terrible comme mode de répartition à l'époque ben si on part du principe que les salaires dans le "monde du spectacle" sont plus ou moins, basés sur une grille syndicale (que tout un chacun peut se procurer aupres de la cgt spectacle) l'histoire de la mutualisation ne change pas grand chose en effet . les realisateurs sont mieux payés que des assistants deco. et puis qui decide du statut que chacun peut obtenir??? carte pro?carte cnc? y a eu tellement de derives (derives ne concernant pas uniquement l'intermittent, mais aussi le patronnat, les collectivités publiques, les associations.........) ce que je me souviens, c'etait le temps où mes potes realisateurs de court metrages pouvaient s'acheter des apparts au forum des halles. c'etait le bon temps, comme ils aiment à le repeter juste encore une precision qui fait un intermittent un "salarié" à part dans notre monde du travail, ce sont les formidables possibilités de se former toute sa vie avec l'afdas. les nanas de seb et moulinex n'ont pas cette "chance".
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le heral, parce que je le vaurien
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mar. 27 févr. 2007, 21:08
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QUOTE (rafmaxx @ mar 27 fév 2007, 14:58)  Y'a un truc qui m'échappe :
la dame elle dit : que plus on gagne, plus on touche d'indemnités...
J'avais justement l'impression que c'est un mécanisme qui faisait partie du passé. Ma femme est intermittente et touche moins d'indemnités que ses camarades ayant un "salaire" journalier inférieur.
J'ai moi meme été intermittent (il y a plus de dix ans), et à l'époque on pouvait "gagner" dix ou quinze mille balle d'indemnités par mois quand le tarif de base de la fonction concernée était élevé (réalisateur, chef opérateur son, etc...).
Bref, il me semblait que ce n'était pas terrible comme mode de répartition à l'époque et qu'un revirement vers plus de "mutualisme", "solidarité" s'était opéré. J'ai rayé un truc ? Oui, on gagne plus en indemnités si on gagne plus mais celà se traduira en une indemnité qui sera effective pour la période située après la fin des droits et le réexamen des nouveaux droits. Il est donc possible qu'une personne ayant "bien" travaillé l'année d'avant touche une indemnité supérieure à une personne qui a "moins bien" travaillé l'année précédente alors que sur ce job, cette dernière gagne plus que l'autre. Par solidarité  , il faudrait une loi comme sur les 35 heures, empéchant aux intermittents de faire plus de 600 heures, ça en laisserait moins sur le carreau si le travail était "mieux" partagé . Il faudrait aussi que le nouveau ministre de la Culture remette la date anniversaire car il y a des tournées d'été, des spectacles d'enfants qui tournent sur 3 mois d'hiver, etc. L"annulation de la date anniversaire ( protocole de 2003 ) est une absurdité, une hérésie, une manoeuvre calculée pour destabiliser le tissu culturel français, les créateurs, le spectacle et ceux qui les font vivre. Comme l'a si bien dit Pascale Ferran, "ils" ont presque réussi. Ce sont des gens comme cette réalisatrice qu' il faudrait à la Culture ! Bravo Madame !!
Ce message a été modifié par Musea - mar. 27 févr. 2007, 21:15.
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mer. 28 févr. 2007, 18:33
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Déclaration de Pascale Ferran recevant son César pour "L'amant de Lady Chatterley"http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=43704 mardi 27 février 2007 (20h52) : Violence économique et cinéma françaisPascale Ferran, cinéaste, a lu ce texte lors de la cérémonie des Césars 2007, samedi soir 25 février à Paris, après que son film adapté du roman de D.H. Lawrence a été couronné de cinq Césars. Nous sommes nombreux dans cette salle à être comédiens, techniciens ou réalisateurs de cinéma. C’est l’alliance de nos forces, de nos talents et de nos singularités qui fabrique chaque film que produit le cinéma français. Par ailleurs, nous avons un statut commun : nous sommes intermittents du spectacle. Certains d’entre nous sont indemnisés, d’autres non ; soit parce qu’ils n’ont pas travaillé suffisamment d’heures, soit, à l’inverse, parce que leurs salaires sont trop élevés pour être indemnisés dans les périodes non travaillées. C’est un statut unique au monde. Pendant longtemps, il était remarquable parce qu’il réussissait, tout en prenant en compte la spécificité de nos métiers, à atténuer un peu, un tout petit peu, la très grande disparité de revenus dans les milieux artistiques. C’était alors un système mutualisé. Il produisait une forme très concrète de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne de fabrication d’un film, et aussi entre les générations. Depuis des années, le Medef s’acharne à mettre à mal ce statut, en s’attaquant par tous les moyens possibles à la philosophie qui a présidé à sa fondation. Aujourd’hui, il y est presque arrivé. De réformes en nouveau protocole, il est arrivé à transformer un système mutualisé en système capitalisé. Et cela change tout. Cela veut dire, par exemple, que le montant des indemnités n’est plus calculé sur la base de la fonction de son bénéficiaire mais exclusivement sur le montant de son salaire. Et plus ce salaire est haut, plus haut sera le montant de ses indemnités. Et on en arrive à une absurdité complète du système où, sous couvert de résorber un déficit, on exclut les plus pauvres pour mieux indemniser les plus riches. Or, au même moment exactement, à un autre bout de la chaîne de fabrication des films, d’autres causes produisent les mêmes effets. Je veux parler du système de financement des films qui aboutit d’un côté à des films de plus en plus riches et de l’autre à des films extrêmement pauvres. Cette fracture est récente dans l’histoire du cinéma français. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, ce qu’on appelait les films du milieu - justement parce qu’ils n’étaient ni très riches ni très pauvres - étaient même une sorte de marque de fabrique de ce que le cinéma français produisait de meilleur. Leurs auteurs - de Renoir à François Truffaut, de Jacques Becker à Alain Resnais - avaient la plus haute opinion des spectateurs à qui ils s’adressaient et la plus grande ambition pour l’art cinématographique. Ils avaient aussi, bon an mal an, les moyens financiers de leurs ambitions. Or ce sont ces films-là que le système de financement actuel, et en premier lieu les chaînes de télévision, s’emploie très méthodiquement à faire disparaître. En assimilant les films à vocation artistique aux films pauvres et les films de divertissement aux films riches, en cloisonnant les deux catégories, en rendant quasi impossible pour un cinéaste d’aujourd’hui le passage d’une catégorie à une autre, le système actuel trahit l’héritage des plus grands cinéastes français. Et leur volonté acharnée de ne jamais dissocier création cinématographique, point de vue personnel et adresse au plus grand nombre. Ce faisant, il défait, maille après maille, le goût des spectateurs ; alors même que, pendant des décennies, le public français était considéré comme le plus curieux, le plus exigeant, le plus cinéphile du monde. Ici comme ailleurs, la violence économique commence par tirer vers le bas le goût du public puis cherche à nous opposer. Elle n’est pas loin d’y arriver. Les deux systèmes de solidarité - entre les films eux-mêmes et entre ceux qui les font -, ces deux systèmes qui faisaient tenir ensemble le cinéma français sont au bord de la rupture. Alors peut-être est-il temps de nous réveiller. Peut-être est-il temps de nous dire que notre amour individuel pour le cinéma, aussi puissant soit-il, n’y suffira pas. Peut-être est-il temps de se battre, très méthodiquement nous aussi, pour refonder des systèmes de solidarité mis à mal et restaurer les conditions de production et de distribution de films qui, tout en donnant à voir la complexité du monde, allient ambition artistique et plaisir du spectacle. Nous n’y arriverons pas, bien sûr, sans une forme de volonté politique d’où qu’elle vienne. Or, sur de tels sujets, force nous est de constater que celle-ci est désespérément muette. Mais rassurons- nous. Il reste 55 jours aux candidats à l’élection présidentielle pour oser prononcer le mot "culture". Pascale Ferran mardi 27 février 2007
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jeu. 1 mars 2007, 13:16
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QUOTE (Messensib @ mar 27 fév 2007, 08:11)  L'oppression dont les "intermittents" sont victimes depuis des années me file une méchante envie de vomir. Cette oppression est menée par des membres de la classe dirigeante d'un parti qui ose s"intituler " Union pour un Mouvement Populaire". Ben je crois que finalement, ce sont simplement des pions du medef et autres actionnaires et brasseurs de gros sous, simplement des pions placés dans le paysage politique. De toute façon ils ont déjà plus de pouvoir que notre êtat français, c'est juste qu'avec un pion président, ca ouvre des perspectives plus internationales. Partenariat en or. J'appelle ça la mafia personnellement. Et ils ont tout interêt à piétiner la culture avec des bottes taille 46. Qui dit peuple pauvre culturellement, dit peuple facile à manipuler (surtout par derriere). Dit également peuple divisé, des gens qui n'ont ni confiance en eux ni en les autres. Qui dit culture dit "s'intéresser à l'autre", ce qui conduit d'une manière générale à une plus grande tolérance, une plus grande comprehension de l'autre. Et ce n''est pas bon pour le business un peuple ouvert à une culture variée. On ne peut pas lui faire avaler que les immigrés des cités sont tous des sauvages, ni que façe à la "violence extrême" de notre société il faut appliquer la tolérance zéro. On ne peut pas non plus lui faire avaler qu'il est une merde incapable de prendre parti à l'organisation et la gestion de son pays, à part en votant Sarkozy tous les 5 ans. Et on ne peut pas non plus lui faire avaler le fait que plus le budget est gros, plus la production culturelle finale est de qualité, il ira même jusqu'à penser le contraire, et même qu'il est capable lui-même de créer et diffuser de la culture. Non !! Qu'est-ce que c'est que ces gens qui veulent cultiver le peuple avec de la culture ? Mieux vaut les cultiver avec des navets, c'est bien plus prévisible un légume... D'ailleurs, avec chaque dictateur ou régime horrible, il y avait piétinement de la diversité culturelle, remplacée par quelque chose de très orienté culturellement. Pourquoi les maisons de disques s'en prennent autant à internet ? Pas pour une question d'argent immédiate, mais internet c'est un accès pour 30€ par mois à une diversité culturelle infinie, qui fait tout autant vendre, même plus, mais en distribuant les ventes à une palette de "vendeurs de culture" beaucoup plus large. Si évidemment on prend la peine de chercher et d'apprendre. Je pense que la diversité culturelle a plus d'avenir en pasant par le net, ca peut paraître bien triste, mais c'est ce que je crois. Avec une grosse adaptation du système, à peu près les mêmes métiers, la même façon de bosser, mais le tout organisé et financé par un autre systeme. Les consommateurs sont prêts à payer pour quelque chose d'intéressant à leurs yeux, même si à la base c'est proposé gratuitement. Ils sont prêts à donner de l'argent qu'on ne les oblige pas à donner, en disant: "tenez, prenez ca, c'est tout ce que je peux vous donner afin que vous continuiez à faire ce que vous faîtes, car ca m'intéresse." Linux en est un bon exemple, ils ont réussi à créer un systeme d'exploitation gratuit et plus performant que windows uniquement par les dons des internautes, et certains informaticiens vivent en développant des logiciels gratuits. Flûte, je crois que j'ai dévié.
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lun. 12 mars 2007, 16:33
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QUOTE (ouabi @ jeu 1 mar 2007, 13:16)  QUOTE (Messensib @ mar 27 fév 2007, 08:11)  L'oppression dont les "intermittents" sont victimes depuis des années me file une méchante envie de vomir. Cette oppression est menée par des membres de la classe dirigeante d'un parti qui ose s"intituler " Union pour un Mouvement Populaire".
Ben je crois que finalement, ce sont simplement des pions du medef et autres actionnaires et brasseurs de gros sous, simplement des pions placés dans le paysage politique. De toute façon ils ont déjà plus de pouvoir que notre êtat français, c'est juste qu'avec un pion président .......... Je viens d'apprendre qu'il y a une manif qui commence dans une heure au cirque d'hiver. Info peu ou pas relayée.  J'espère qu'on sera qd même relativement nombreux
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