 Ecoute Obligatoire !!!!!!!, Emission de Mermet du 27 Mai 03 |
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 mar. 10 juin 2003, 12:11
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Les réactions à la mort de Bourdieu ont été à l'image de la force des sentiments qu'il a éveillés chez les uns et les autres durant sa carrière. Je me souviens avoir été particulièrement outré par un "hommage" d'un de ses anciens collaborateurs, L. Boltanski, qui n'était autre qu'un règlement de compte à titre posthume. Pathétique.  Mais le parcours de Bourdieu est parsemé de contradictions (apparentes ou rélles, à chacun de juger...  ) : - les ouvrages de Bourdieu ont toujours défendu la nécessité d'une extrême rigueur scientifique de la pratique sociologique, surtout au début (par ex. "Le métier de sociologue"); quand il a entrepris ses spectaculaires engagements politiques, beaucoup lui ont repproché son incohérence : là où Bourdieu voyait une continuité (la scientificité de sa démarche de fond légitimant son engagement politique), ses détracteurs n'ont vu que contradiction et mauvaise foi... - dans une posture éternelle de défense et de représentation des "dominés", défendant le caractère subversif et isolé de sa sociologie (y compris dans ses derniers ouvrages), Bourdieu était cepependant le chef de file d'une école de pensée reconnue et discutée internationalement, sans commune mesure avec ses collègues sociologues français. Et tout ce qui se passait autour de Bourdieu était - hélas - un exemple si typique de l'esprit de chapelle (voire de secte) qui règne dans les grandes écoles de pensée: disciples qui reprennent aveuglément les préceptes et concepts du maître sans oser toucher une virgule, "excommunication" des penseurs trop indépendants, etc. Alors quand Bourdieu a obtenu la chaire de sociologie au Collège de France, on ne l'a pas raté non plus... logique. - Dans ses écrits, Bourdieu citait très peu ses contemporains, ses collègues sociologues (c'est pourtant l'usage dans le monde académique, on mentionne ses petits camarades pour montrer qu'on a bien lu, qu'on est au courant, qu'on respecte, bref qu'on est un bon universitaire). Bourdieu s'en foutait, il préférait discuter directement avec Pascal ou Wittgenstein, et la sociologie française se résumait souvent (implicitement) à la sociologie de Bourdieu... - Bourdieu était habité par sa pensée, hanté par la complexité du monde qu'il entendait analyser, et c'est notamment je pense pour ça qu'il était un orateur plus que moyen... J'ai eu l'occasion de le rencontrer une fois dans un séminaire, alors que j'étais encore un jeune étudiant plein d'idéaux  . Nous étions à peine 20 personnes, et même dans ce cadre, on pouvait palper l'enjeu qu'il vivait de bien se faire comprendre, et surtout la tournure affective que prenait ses réponses à nos bien piètres "attaques". Et là j'ai saisi le paradoxe incroyable de ce gars : homme de science, ayant plaidé pour la rupture épistémologique, pour l'analyse des pré-supposés qui interviennent dans toute analyse du monde social, il était lui-même complètement identifié à sa pensée, il vivait sa sociologie dans une dimension affective hallucinante: remettre en question la pertinence de la théorie de l'habitus, des champs, etc, c'était quasiment attaquer Bourdieu dans sa chair, dans ce qu'il avait de plus précieux. Et il pouvait assez facilement suggérer qu'on ne pouvait pas comprendre, qu'il nous manquait les outils, etc. Et ça coupait asez vite court à la discussion. (c'est une vision très personnelle que je donne de lui, je suis sûr que ça ferait bondir pas mal de monde...  ) Bref, c'était un homme de contradiction, comme beaucoup des grands de ce monde. Le premier (et peut-être le seul) qui m'a donné des outils pour penser le monde un peu différemment. Sa vision et ses prises de position manquent énormément en ces temps troublés... 
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Mangeur occasionnel de pastèques, consommateur excessif de pommes Sans regrets... |
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dim. 22 juin 2003, 10:34
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watermelon, tu as laissé tout le monde pantois. Ainsi on peut devenir "saltimbanque' après avoir étudié les sciences humaines. ( moi c'était les sciences "dures", et je suis un newbye pour les "molles") Pour revenir à l'actualité, notre fougueux ministre de l'intérieur, qui vient de nous sauver de l'insécurité, a envoyé un commando avec hélico pour mettre le dangereux José Bové en tôle. C'est une sottise ( je mets ça maintenant au lieu de c.....rie) parce que ça risque de faire basculer l'opinion générale vers la sympathie envers ce mec, qui ne dit pas que des sottises, et c'est très bien. Il parait que le nombre de personnes en prison a augmenté ces derniers temps. Pour être tranquille, il faudra sans doute employer la méthode "américaine" (allez François ! - Jour de fête-) où il y a proportionnellement 7 fois plus de prisonniers que chez nous, de préférence les noirs, les chicanos, les pauvres,quoi . Où sont les dirigeants d'ENRON ? Bon, ça commence à prendre tournure. Y-a de l'espoir.
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