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Creativ Commons Et Sacem, les deux à la fois je veux ! |
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mar. 11 oct. 2005, 14:01
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QUOTE Mr T : Mais là où réside peut être tout le débat est, justement, à mon sens, de savoir si aujourd'hui on peut encore espérer vivre à 100% de la musique On peut l'espérer, dans le sens où on peut en avoir encore l'ambition. Cela fait 10 ans que je vis de ma musique, mais, non, je ne suis pas "une star", loin de là. Je me retrouve à 40 ans à faire ma 2ème musique de long-métrage, mais ce n'est pas là une trajectoire "starifiante". Pour ceux qui me connaissent, je suis nul avec l'argent, je ne sais ni me vendre, ni même me louer. Alors, sans société d'auteur, c'est-à-dire sans COLLECTIF d'auteur, je ne serais pas arrivé là où je suis. Car quelle est la conséquence du choix de l'activité de compositeur à temps plein : on améliore son geste, on peaufine, on apprend à maîtriser les outils, on a le cerveau en perpétuelle recherche, mais aussi on doute à 100 %, on se plante à 100 %... Le CC est une alternative, mais dans ses excès, c'est devenu presque un manifeste (voir les sites sur le copyleft), comme si vivre de son art était forcément sale et dégradant. Les logiques du CC et du droit d'auteur devraient être complémentaires, pas opposées. La Sacem n'est pas, dans l'usage, aussi intransigeante qu'elle l'est dans sa communication (communication assez nulle la plupart du temps) QUOTE D'ailleurs, est ce que le vrai luxe n'est pas là?? Ne vivre QUE de la musique... Luxe ? Bof. Chance ? Oui, indéniablement. Il faut de la chance. Des rencontres opportunes. Des aides initiales. Des gens inconscients qui t'accordent une confiance alors que tu n'en es pas encore digne. Le CC, Internet, sont des outils pour faire connaître plus facilement nos créations ; mais ce ne sont pas forcément des buts en soi. QUOTE de patrw : avec la CC ON NE VEND PAS, on partage Allons, allons, on vend aussi (je prend pour exemple le livre, justement, sur les droits d'auteur, le P2P, de Florent Latrive, journaliste à Libé)... On vend sans vendre, on achète sans acheter, on partage sans partager, tout est un peu flou, un peu comme Internet d'ailleurs, pas tout-à-fait gratuit, pas tout-à-fait payant, ça dépend, c'est selon... Logique molle. QUOTE Pour vivre de la musique, il n'y a pas que l'enregistrement. Certains sont profs, musicologues, ingé sons, informaticiens etc. d'ailleur le truc : vivre de la musique (sous entendu via la Sacem) ne s'applique pas à la musique contemporaine ni aux musiques improvisées expérimentales. Perso, je ne fais pas de disque. Et certains compositeurs contemporains peuvent certainement vivre de leurs disques (Arvo Part, Philipp Glass (quand il vivait encore)) Mais il y a aussi les concerts, les commandes, les ventes de partitions, les concours. Toutes manières de vivre de sa musique sans avoir un autre métier. Vivre de sa musique, c'est avoir réussi à mettre en adéquation sa propre création et la volonté de certains à acheter ces créations. C'est une opportunité temporelle. Si Mozart et Van Gogh n'ont pas réussi à ça, Beethoven et Picasso l'ont réussi. Et rien ne permet de dire que les uns sont plus "purs" que les autres. Enfin, moi, c'que j'en dis...
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« La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, beaucoup de gens sont brillants jusqu'à ce qu'ils ouvrent leur gueule » G. Brassens
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mar. 11 oct. 2005, 16:28
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Après 3 jours d'absence je retrouve le fil à la page 9, au moins il y a débat ! Mais je suis surpris que les principaux détracteurs restent campés sur leurs certitudes... Parce que des questions et des doutes, on en a tous il me semble... Globalement, la situation est plutôt ubuesque : - D'un côté, la Sacem est en France le seul moyen, à ma connaissance, pour toucher une rétribution dès lors qu'on est diffusé dans les médias. Essayez-donc de demander à France 3 de vous verser en direct les droits d'exploitation de vos musiques, sans passer par la Sacem... (Au passage, je confirme à Messensib que l'Etat a confié à la Sacem une mission de service public pour la perception dans les médias et les lieux publics. D'ailleurs les agents Sacem chargés des vérifications sont assermentés). - Par ailleurs, l'adhésion à la Sacem, obligatoire dans certaines circonstances donc, nous prive d'une liberté d'exploitation non rémunératrice de nos musiques, hors 21 juin et évènements spéciaux. Or je ne vois pas ce qu'il y a de contradictoire entre le besoin légitime de vivre de son art, et l'envie de le partager publiquement et gratuitement à l'occasion. Cela dit, je rejoint à 100% François sur la notion de complémentarité, quelque chose me dit qu'on désire tous cette liberté et cette espoir de responsabilité partagée. Seulement nous n'avons pas pour l'instant la liberté de la mettre en place sans nous placer en porte-à-faux. Il est certain que quand on commence à gagner sa vie avec des droits d'auteur, on y gagne une merveilleuse sérénité et une sensation impalpable de reconnaissance de son travail. Et qu'il est difficile de concevoir une quelconque remise en cause de cet acquis. Seulement voilà, pardonnez la lapalissade, le monde change. Et pour une portion non négligeable des musiciens de la planète, la notion de droits d'auteur existe à peine. Sur la liste Saceml, nous avons eu récemment le témoignage d'un musicien libanais pour le rappeller : au moyen-orient, entre l'importance du piratage et l'absence de concurrence entre maisons de disques, un musicien même très connu ne peut pratiquement compter que sur les concerts pour s'en sortir. Si nous sommes privilégiés sur ce terrain , c'est certes le résultat du militantisme et d'une action politique non "molle". Ca ne doit pas nous forcer pour autant à l'immobilisme, qui risque de nous isoler. Dans les faits, chacun l'a rappellé à sa manière, on a tous trouvé des moyens de contourner les obligations statutaires de la Sacem. Et à ce que je sache, ça n'a enrichi ou appauvri personne, en moyenne ? (pour les exceptions, de toute façon, y'aura toujours des plus filous et malins que nous). Il me paraît donc légitime que l'on soit à la recherche d'un moyen normal, transparent et clair, d'arriver au même résultat que ces "approximations". Je suis même presque convaincu que si la musique "libre" avait un statut réel, cela pourrait renforcer le respect de la musique exploitée commercialement.
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Dans quel DD j'erre... Un peu par là.
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mar. 11 oct. 2005, 17:31
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QUOTE Agamben : Ben mais euh... Philip Glass il est pas mort !! Oooups. Tant mieux, tant mieux. Ptèt que j'ai lu un truc où il était mort, mais du genre artistiquement mort... Je suis pas très pipole, scusez-moi. Dans les morts qui vendaient certainement, y avait Berio, et sa cantatrice de femme, Kathy Berberian (et son horrible disque des chansons des Beatles, comme quoi on peut parfois se gourrer) QUOTE Zikayan : Or je ne vois pas ce qu'il y a de contradictoire entre le besoin légitime de vivre de son art, et l'envie de le partager publiquement et gratuitement à l'occasion Oui, dans l'absolu, oui. Sauf si on te demande de partager publiquement ta musique, avec un flingue sur la tempe... Comme la mafia qui t'oblige à raquer pour les oeuvres de la police... Je suis pas certain de la moralité ni de l'éthique des actants de nos professions, ni de l'internet en général d'ailleurs. Et la Sacem, on en dit ce qu'on veut, mais au moins il y a une sorte d'idée morale en-dessous. L'idée première est quand-même que tous les diffuseurs de musique, quels qu'ils soient, sont à la même enseigne : tu diffuses -> tu rétribues l'auteur. Je pense que la peur est de créer des précédents, une sorte de jurisprudence, dans laquelle vont se vautrer tous les petits malins de la planète. Je n'ai pas cette imagination pour détourner les lois à mon profit, mais je ne suis pas suffisament naïf pour ignorer que ça existe. Chat échaudé craignant l'eau froide, la Sacem avance avec circonspection (le mot savant pour dire avec une lenteur agaçante) dans un monde qui, tu le dis, change, mais surtout, surtout, devient, globalement, extrêmement, bordélique !
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mar. 11 oct. 2005, 17:40
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La madame est partie.
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Non Philip Glass n'est pas mort, par contre il a commencé à vivre de sa musique à 4O balais passés ... Jusqu'à là il faisait le ... taxi je crois? ... normal New-York ... Ce que je trouve intéréssant dans le CC ( que je pourrais appeller le Complementaire Care, ou le Complementaire Common...) c'est qu'il pointe sur la possibilité de la non marchandisation, sans pour autant verser dans le copyleftisme réac et tendance anar mal dégrossi. Je le juxtapose donc exprès dans ce fil à l'exploitation Sacem, parce que aujourd'hui dans la vie d'un compositeur il peut y avoir plusieurs vies pour un même phonogramme, et il y en aura d'autres certainement dans les 5O ans à venir. Quand je dis plusieurs vies, ce sont donc plusieurs façons d'être exploité ou/et pas ... Et il faut arrêter d'avoir peur nom de diou !
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La Miss est partie sur Second Life et se prélasse sur du sable fin, entourée de créatures de rêves dans une végétation luxuriante... enfin une retraite bien méritée !!!
Yodelhihoo. ;-)
NB : ne laissez pas de messages dans ma bal, je n'y suis plus...
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mar. 11 oct. 2005, 18:08
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QUOTE François Peyrony : Je suis pas certain de la moralité ni de l'éthique des actants de nos professions, ni de l'internet en général d'ailleurs. (...) dans un monde qui, tu le dis, change, mais surtout, surtout, devient, globalement, extrêmement, bordélique ! Sur la moralité et l'éthique des actants du monde en général, je recommande le bouquin des Yes Men "Comment démasquer (en s'amusant un peu) l'imposture néolibérale". Dont la conclusion claire est que même les pires néolibéraux voudraient faire acte d'éthique et de moralité, mais ne bronchent pas de peur de sortir du rang. Et la conclusion tacite que si on est convaincu de la méchanceté du gars en face, on devient soit-même un méchant... François, tu peux en témoigner, on en a déjà parlé : la gentillesse et la confiance, c'est parfois risqué, mais ça finit en général par payer. Le tout est de veiller à ce que la balance reste positive, mais ça n'oblige en rien à tout craindre n'est-ce pas ?
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Dans quel DD j'erre... Un peu par là.
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mar. 11 oct. 2005, 19:54
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En relisant le fil, je tombe là-dessus : QUOTE Messensib : Demain, n'importe qui a le droit de créer une autre société chargée de récupérer l'argent dû aux auteurs.
Heral : en europe, oui bien sur, mais pas en france. c'est un vrai monopole de la gestion collective Je ne pense pas que tu aies raison, d'un pt de vue juridique. D'abord la Sacem n'est pas la seule société d'auteur, il y a la Sacd, qui a en son sein pratiquement tous les compositeurs de musique de scène, et d'opéra. De plus, il est possible d'adhérer aux 2. Et la Sacem ne me fait pas la guerre quand JE décide que telle musique de scène va être pour mon répertoire Sacd, et pas Sacem. On pourrait donc supposer que les plus actifs sur le web, ou les indés, créent LEUR société d'auteur. Libres seront alors les auteurs à choisir entre telle ou telle. Alors ? Des candidats à la constitution ? QUOTE patrw : Au sujet de la création d'une société d'auteurs : soyons sérieux, avec le nombre de médias qu'il y a, peut on nous même monter une société d'auteurs? Comment contrôler, collecter etc... ... Apparement, Patrw, tu n'es pas candidat. Pourtant ardent pourfendeur de la Sacem, de ses lourdeurs, tu admets aussi que le boulot de la Sacem n'est pas des plus simples... Moi je trouve plutôt rassurant qu'une société d'auteur cherche à bien s'occuper de ses auteurs, plutôt que de baisser les bras. Et si elle se plante, elle se plante collectivement : le collectif, ça sert aussi d'amortisseur...
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mar. 11 oct. 2005, 20:18
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QUOTE Miss Kiki : Ce que je trouve intéréssant dans le CC ( que je pourrais appeller le Complementaire Care, ou le Complementaire Common...) c'est qu'il pointe sur la possibilité de la non marchandisation, sans pour autant verser dans le copyleftisme réac et tendance anar mal dégrossi. Pourrais-tu développer, s'il-te-plaît ? En quoi l'idée de non-marchandisation est-elle intéressante ? (c'est une question, hein, une vraie question que je te pose, sans aucun cynisme de ma part) Il est sans doute exact que l'accès à l'art devrait dans un absolu être gratuit. Mais l'argent, quand il n'est pas une fin en soi, n'est pas sale. Le but de l'argent n'est pas de l'amasser, d'amasser son potentiel, mais de faciliter les échanges de biens entre humains. L'argent que je gagne avec ma musique me permet d'acheter des légumes. Mais si je trouve un paysan qui me fournit en légume, en échange d'un chanson, je peux m'abstenir de l'argent. D'autre part, l'argent gagné, on en fait ce qu'on veut, on peut donc aussi, si il ne nous satisfait pas, en faire don. On peut enfin, par la règle des reversements commerciaux, renoncer à tout ou partie de ses droits au profit d'association d'intérêt public. Il suffit d'alors signaler à l'acheteur que le prix à payer pour cette musique ne rétribue pas l'auteur, mais telle ou telle association. Enfin, et plus bizaremment, un public payant est bien souvent plus content qu'un public gratuit. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je suppose que l'argent fait partie du rituel.
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mar. 11 oct. 2005, 20:22
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Moderateur Bouffon
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QUOTE (Francois Peyrony @ Oct 11 2005, 20:54) En relisant le fil, je tombe là-dessus : QUOTE Heral : en europe, oui bien sur, mais pas en france. c'est un vrai monopole de la gestion collective Je ne pense pas que tu aies raison, d'un pt de vue juridique. je ne faisais que redire ce que m'a dit un mec denommé Touroude aux bureau des verifs. la sacem est en situtation de monopole et vous (auteurs) n'avez pas d'autres choix. à la limite, syndiquez vous, m'a t il retorqué. je peux même dire qu'il a rajouté devant mon desarroi face à la repartition de la mn diffusée sur la 5, que si je voulais faire du blé, il me fallait faire du tf1 à 20h30. oui, mais c'est que je sais pas le faire moi, ça, du tf1 de 20h30 donc, sur quoi s'est il basé pour dire ça? je n'en sais rien. mais il semblait tellement sur de sa position
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le heral, parce que je le vaurien
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