Finalement,
Tous ces discours reprennent sans le savoir de vieilles conceptions du début du XIXe siècle et nées du temps où l'homme de nomade est devenu grégaire.
Ah... être propriétaire ! La propriété de la terre pour le paysan ! Propriétaire de son appartement, de sa voiture pour le citadin ! Propriétaire de son Oeuvre pour l'artiste !
Vieilles querelles et évidement la Révolution va nous arranger tout ça : le partage entre ceux qui n'ont rien (tiens pourquoi ?) et ceux qui possèdent tout (oui pourquoi ?).
De la dictature du Peuple, instituons les mirages de la Démocratie (savez-vous que la démocratie des Grecs anciens a institutionnalisé l'esclavage ?).
Liberté n'est pas libertaire et la confusion mène à la situation présente : Liberté = Gratuité. Toute évolution majeure passe par la guerre. Nous sommes donc en guerre !

Un exemple historique : la problématique de la perception de la TVA dans l'e-commerce.

Au début sur le Web c'était le souk, les échanges commerciaux échappaient aux TVA nationales. Nouveau problème international qui conduit à un moratoire de 5 ans (période d'observation), prolongé encore 5 ans. Les divergences entre les USA (taxe faible) et l'Europe (taxe élevée) on conduit aux règles actuelles : TVA Intracommunautaire pour les sociétés européennes et TTC pour les échanges avec les autres territoires… Dix ans pour mettre en place un système imparfait mais de régulation des échanges un peu plus équilibrée.

Hadopi c'est moins pire que la licence globale (qui, elle, est d'une injustice patente).
Il ne faut pas prendre tous les politiques pour des idiots ni confondre leurs discours démagogiques frisant le populisme avec ce qu'ils pensent vraiment…
Et puis il faut savoir si on parle de court terme… ou de long terme.

Hadopi n'est qu'une mesure couvrant le territoire français et n'a pour but de n'être qu'une première mesure de régulation et incitation à cette prise de conscience : Libertaire n'est pas synonyme, ni de Liberté, ni de Démocratie.

Quand le Web2 et les gros tuyaux (fibre optique) seront suffisamment développés, quand les FAI auront mis en place des systèmes de comptage (dans 10 ans ?), alors peut être que les choses évolueront vers la facturation au volume du débit entrant chez l'utilisateur (c'est déjà le cas pour tous les sites comme ici, la facture augmente avec la bande passante et le volume sortant).

Ce n'est que la moitié du problème bien sûr, l'autre est celui de la survie de l'Artiste et des relations de l'Art et de la Société. Freud dans Malaise dans la civilisation en parlait déjà en 1929 !

D'autant que la dignité d'un artiste, c'est pas de devenir rentier grâce à des subventions payés par les internautes, sachant qu'a terme toute la société nous reprochera un peux plus d'être des assistés... Non la dignité des artistes passe par vendre leur talent, mais pour ça il faut que la société empêche qu'on vole le fruit de leur travail, d'ailleurs personne ne trouve abject qu'il y ait des cameras de surveillance dans les grands magasins contre le vol à l'étalage (pourtant les grandes enseignes jouent au flic....), pourquoi serait-ce un problème de surveiller dès lors que l'on parle de bien numérisé? Que je sois filmé en train de me curer le nez entre 2 rayons, ou a tracé par un provider sur un site de cul (d'autant qu'ils ont pas attendu Hadopi pour le faire...), ça va pas m'empêcher de sortir dans la rue ou de raconter mes colères sur un blog.... C'est une affaire éthique au moins aussi importante que celui du droit à la gratuité.
D'ailleurs ce problème est aussi valable pour les editeurs de logiciels, a moins que tous ici se contentent de faire de la MAO, du graphisme etc.... avec des freewares.

Ce message a été modifié par karlos - mer. 22 avril 2009, 13:46.

Donc, l y en a ici qui trouvent qu'Hadopi est un moindre mal même si elle délègue une justice administrative à des entreprises privées (qui ont d'ailleurs incité au délit par dessus le marché). C'est mettre à bas le fondement de la justice quand même. Toucher à un principe fondamental de cette importance vous apparaît supportable malgré ce qu'on en dit ?

Arrêter de nous branler les "grandes" considérations de justice et de liberté, c'est totalementr déplacé, on parle de survie d'un metier merde! Je le répète : t'es filmé dans n'importe quel Carrouf' et en plus si tu voles t'as les vigiles qui te choppes et t'emmène chez les flics, putain t'as l'impression pour autant d'être aux prises a une dictature à cause de ça?

Non il ne s'agit pas de la survie d'un métier mais de la survie de la création en musique populaire et en cinéma, donc de la liberté de créer. Que tu veuilles sacrifier l'indépendance de la justice même un tout petit peu en regard de la survie d'un métier (en fait de plusieurs) n'est pas recevable. Je suis conscient des enjeux. Je n'ai rien d'un libertaire.

Que tu trouves que symboliquement, désigner le téléchargement illégal comme un délit et de risquer enfin une sanction officielle, soit une démarche salutaire et souhaitable, je veux bien comprendre. Je comprendrais mieux cette loi si le moindre téléchargement illégal devait être sanctionné. Si on pirate un peu, ça va. C'est à partir de combien que ça devient répréhensible ?

Ce message a été modifié par blek - mer. 22 avril 2009, 14:22.

Je te l'accorde... maintenant l'independance de la justice elle est aussi valable pour les vigiles de Carrouf'? Voler des petits pois c'est gave.... voler du mp3... attention a l'independance de la justice, l'Hadopi est un suppot du pouvoir, une arme Sarkozienne liberticide pour la réelection a vie de Napoléon ...

Qui a dit qu'on s'en foutait des vigiles des grands magasins, si ce n'est toi?

Je peux t'en raconter une : ma femme a été emmené dans une arrière salle d'un grand magasin parisien à mon insu, où elle a été fouillée à corps par deux hommes, ils n'ont bien sur rien trouvé, mais cela ne les a pas empêché de la menacer de lui faire perdre sa nationalité française "acquise avec son cul", d'écrire au procureur pour l'accuser de vols répétés depuis des semaines de bijoux et produits de beautés, jusqu'à ce que j'arrive à me rendre compte qu'elle était détenue par ces deux vigiles, sur la foi du témoignage d'une vendeuse, que je fasse un scandale menaçant d'aller chercher les flics, pour enfin arrêter ce cirque.

Nous étions arrivés le matin même à Paris, où nous n'étions pas allés depuis des années... Elle est asiatique, n'a jamais volé de sa vie, a été traumatisée pendant des mois, croyait vraiment qu'ils allaient lui faire perdre sa nationalité, son travail... Sur la vidéo, on la voyait effectivement prendre un produit de beauté, mais avec un effet d'angle, on le la voyait pas le remettre, ce qu'a reconnu la vendeuse bien courageuse d'aller à l'encontre des affirmations des vigiles, devant un supérieur hiérarchique que mon scandale et mon apparence bien aryenne avait réussi à faire venir. Après de plates excuses, ce dernier n'a pas pu s'empêcher de me susurrer à l'oreille en partant, "surveillez mieux votre femme"!

Non, la surveillance privée, on en veut pas, tout comme cette accumulation de fichiers sur notre compte par toutes ces sociétés privées, pas mieux de ceux venant de l'état.


Au fait ce n'est pas la mer, juste le Léman...

Ce message a été modifié par Franerik - mer. 22 avril 2009, 15:35.

Mais bien sûr... allez maintenant on a droit à l'anecdote sur la femme, les vigiles...

Salut tlm… à force de vous lire, on en oublie de réagir…

Me contentant pour l'instant de faire un commentaire sur les derniers messages : un supermarché est considéré comme un lieu public, les personnes qui y circulent sont anonymes, elles ne sont pas filmées en gros plan, l'exemple n'est donc pas judicieux. Eventuellement on aurait pu parler des pass navigo en région parisienne qui peuvent renseigner la RATP sur les déplacements en temps réel d'un détenteur de ce pass.

L'ancien modèle économique culturel n'est pas mort, mais un autre est né et il ne peut pas prétendre remplacer l'ancien car la qualité AAC par exemple ne vaut pas celle d'un bon CD, surtout pour certains genres comme la musique classique : l'intégrale de Beethoven à 90 € ou la quasi totalité des œuvres de Stravinsky à 40 € chez le diquaire à 2 pâtés de maison, c'est quand même une belle réponse au mp3.

Une étude est heureusement valable bien avant 20 ans, surtout s'il s'agit de prendre l'instantané d'une période présente, ceci étant, il n'est vraiment pas besoin d'une quelconque étude pour vérifier
l'affirmation : les gens qui n'arrêtent pas de télécharger des mp3 n'auraient pas acheté tous les disques ; juste un peu de logique : un type qui a 5000 titres téléchargés devrait débourser 5000 € s'il veut tout racheter, en se basant sur les prix de iTMS qui sont en moyenne plutôt bas. CQFD

Pour HADOPI, je reviens plus tard.

Ce message a été modifié par musnoz - mer. 22 avril 2009, 17:01.

oula, légèrement vénère le karlos, big bisous hein...

tes 2 exemples valent autant que les miens, je peux te parler d'un môme de 25 ans qui acheté, qui achète et qui achètera ce que sort Morrissey, dans tous les formats, tous les imports, qui ira le voir 4 soirs de suite à Londres etc..
Et ouais des passionnés y'en a eu et y'en aura toujours.
La méga différence à mes yeux entre aujourd'hui et l'age d'or du top 50, c'est que le numérique à fait une sorte d'écrémage, seuls les passionnés de musique continue d'acheter, ceux qui achetaient occasionnellement et pour qui la musique était et est juste un truc vaguement divertissant qu'on entend surtout à la radio, n'achètent plus, et quand bien même certains gagnent €5000 net par mois, ça n'a aucune valeur pour eux et c'est désolant. (se souviennent même plus des titres des chansons)
Sur une vente album platine de 1983, combien l'ont acheté parce qu'ils le voulaient vraiment, combien, parce qu'ils ont entendu dire que c'est bien, combien parce que c'est à la mode etc...celui ou celle qui est platine en 2009, je lui tire mon chapeau et j'imagine même pas quel aurait été le score en 1983.
Donc je te demande, comment définirais tu et estimerais tu le manque à gagner, car c'est essentiellement de ça qu'il s'agit.

Aussi oui, pour ce genre de "consommateur de musique", qui ne voit pas les artistes autrement que tels des troubadours capricieux, drogués se déplaçant en classe affaire, la licence globale semble être la seule solution, car évidemment tout travail mérite salaire, de l'assistant ingé son à à la choriste sur scène.

Pour moi et d'autres passionnés, surtout n'arrêtez pas les opérations Back To Black, ou Capitol Vaults, c'est du pur bonheur, et ça donne envie de voir réapparaitre les disquaires de quartier.