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Creativ Commons Et Sacem, les deux à la fois je veux ! |
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sam. 15 oct. 2005, 18:17
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Hero
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Pour revenir sur le CC, je ne l'oppose pas à la sacem. La volonté de mieux contrôler son oeuvre, de la diffuser plus facilement n'est pas un contresens. Ce que j'ai tenté de dire est que même si la Sacem semble être intouchable, il appartient à ses membres de la réformer et de l'adapter et d'aller dans ce sens. Il ya peu de tremblement de terre visible à Neuilly et en tant que "jeune compo" j'ai envie que ça bouge. Nous arrivons tranquilement vers une harmonisation européenne et il est question à moyen terme d'une entité globale. Il est à noter que des sociétés d'auteurs classique comme la GEMA en allemagne sont des modèles de bonne gestion et de communication (faire un tour sur le site de la GEMA, oeuvre consultable en ligne, etc). A ce propos, c'est le plus gros reproche que je ferais à la Sacem. A l'international, c'est n'importe quoi, y'a un travail important à réaliser la dessus. La Sacem est fortement franco française et je pense que l'européanisation du mécanisme permettra de confronter des points de vus plus pertinents. Je suis d'accord avec beaucoup ici pour dire que la notion systèmatque de marché (Mr T ) peut être agaçante. Durant mes études (de commerce héhé !!!), j'ai réalisé un mémoire sur la naissance et le développement de l'industrie discographique ( de Charles Cros à nos jours). Il est intéressant de noter qu'a travers les ages, le compositeur a toujours eu un rapport ambigue avec l'argent et la reconnaissance (égo pour etre clair) et que la mercantilisation de la musique est du fait du compositeur, et pas d'un quelconque capitaliste qui aurait flairé le bon business. Les mécènes qui faisait vivre les compositeurs classiques faisait cela pour la beauté du geste, voire la gloire et le pouvoir, mais jamais pour l'argent. A la différence du compositeur... Les documents que j'ai pu rassembler amène aussi au constat que le compositeur est un bon intrigueur. Depuis Caruso, première vrai star du disque, on croise la route de compos ressemblant à de très bon VRP, et le talent n'est pas le critère premier. On en croise aussi de très talentueux cantonnés à des rôles de nègres ou faire valoir. Ainsi va le métier de compositeur je crois. L'idée du talent forcément reconnu, c'est pas la nature humaine visiblement et ça fait longtemps que ca dure.Et internet n'y changera rien et je dirai même que ca risque d'etre encore pire... Tout ça pour dire que je ne crois pas à l'idée de la création gratuite, pour la beauté du geste, la volonté de sortir du système. Une envie de voir emerger d'autres circuits de distribution peut etre. Il n'y a pas de création sans reconnaissance qui aboutit dans 99% des cas à une notion de marché. Même si celui ci se limite à 20 afficionados. Se surpasser pour soi-même, je vois pas l'intéret d'ailleurs, ou alors masturbatif et c'est ultra vilain...
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dim. 16 oct. 2005, 15:23
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SuperHero
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QUOTE (lionel2p @ Oct 15 2005, 19:17) Les documents que j'ai pu rassembler amènent aussi au constat que le compositeur est un bon intrigueur. Je ne pensais pas que j'étais un "compositeur" exceptionnel !!! Tout ceci ne répond pas à la question de Miss kiki. J'ai essayé de comprendre les diverses lois et conventions adoptées ou non pas les divers états depuis le 18ème siècle, et j'ai vite renoncé. Copyright, Droits d'auteur, CPI et maintenant CC, sont un vrai casse-tête. Si je ne parle que des droits patrimoniaux (de l'argent) il est évident que les intérêts de l'auteur (ou compositeur) d'une part, de l'éditeur (dont le rôle est ambigü), des "maisons" (pour les discs) des distributeurs et des diffuseurs, sont en compétition. J'ai oublié l'artiste qui ne touche que des royalties s'il n'est qu'interprête. Même si les 3 derniers ne sont pas directement concernés, leur part du "produit" joue sur ce que gagne l'auteur. Il est clair qu'il y a un rapport de force entre l"auteur" (ou compositeur) et les autres intervenants. Si je m'appelle Caruso ou Gainsbourg, il est sûr que je peux imposer mon % de royalties, mais je toucherais (en France) les mêmes DdA que Jean Dupont (mutatus mutandis). Pour le copyright, j'en sais rien. QUOTE (Miss kiki @ Oct 12 2005, 15:06) La sacem ne défend pas le droit d'auteur mais elle l'exploite là ou elle le peut, nuance quand même ... Je ne dirais pas ça aussi méchamment (au lieu de "exploite" je dirais "elle récupère - là où elle le peut - et répartit" ), mais dans le fond, tu as raison. Sauf si tu pompes note pour note " Le Lac de Cygnes" (pas encore asséché ) ou la dernière (très belle) chanson d'Alain Souchon, la Sacem ne s'apercevra de rien. Il faut que qqu'un crie au plagiat, et surtout qu'il y ait des sous en jeu (sinon ça n'a pas d'intérêt). Donc, c'est simplement du bon sens, tu peux mettre tes musiques en CC sur ton site, la Sacem ne le saura pas ou s'en fichera, qui va aller se plaindre ? QUOTE (heral @ Oct 15 2005, 15:21) c'est juste que , à la sacem, c'est le 20h30 de tf1 qui a le pouvoir. Pas tant que ça. Si tu consultes: http://saceml.deepsound.net/baremestv.htmlUne minute de téléfilm, feuilleton, documentaire, entre 20h et 22h 30 (DEP +DRM)= TF1= 2267 F France 2 = 2582 F France 3 Nat. = 2882 F ARTE =1138 F (pas si mal ...) Donc les taux ne sont pas proportionnels à l'audience.(C'est moi qui les ai obtenu de la Sacem pour 2003) PS Y-a des cumulards qui ressemblent, toutes proportions gardées, à ces (parfois grands) écrivains, qui vivaient par ailleurs d'une charge de diplomate ou de haut fonctionnaire. Je n'accuse personne....
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dim. 16 oct. 2005, 19:49
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Moderateur Bouffon
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QUOTE (Messensib @ Oct 16 2005, 16:23) Une minute de téléfilm, feuilleton, documentaire, entre 20h et 22h 30 (DEP +DRM)= TF1= 2267 F pardon, Maurice, je voulais parler de la tranche horaire en general. composer de la musique originale pour un documentaire diffusé à 17h sur la 5 rapporte 15€ / mn ce que je m'efforce de signaler, c'est que , bordel de m*rde, on vit dans un systeme de repartition qui se contrefout de la qualité de l'ecriture musicale. le dernier que je viens de faire passera sur la 5 en novembre, musique ecrite pour piano, violoncelle et accordeon et petit orchestre de cordes. je sais qu'elle me rapportera environ à peine 100 € pour devenir societaire definitif à 15€ / mn, il faut composer la musique de tous les documentaires que diffuse la 5 pendant un an. la sacem ne valorise jamais le repertoire. alors quand j'entend certaines personnes pretendre que c'est moi qui suis meprisant à l'encontre des rimeurs de miel et de soleil, j'ai envie de rendre parfois mon tablier au cuisinier (je te rassure, je le ferai surement pas, parce que , figure toi, moi aussi, j'ai droit à de la caillasse pour mes 55 ans ) je tiens à la disposition de chaque societaire definitif une copie de mon cv de societaire stagiaire qui, si rien ne bouge, le restera à vie. alors parfois, au vu de ce que rapporte un mn diffusée, oui, je l'avoue, je ne l'ai pas declaré à la sacem. parce que ça m'aurait couté plus cher que ce que ça m'aurait rapporté. alors si je mettais en ligne cette musique qui , somme toute m'appartient, qu'est ce que la sacem (et son mecanisme) pourrait me dire? honnetement?
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dim. 16 oct. 2005, 23:49
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QUOTE (heral @ Oct 16 2005, 20:49) ce que je m'efforce de signaler, c'est que , bordel de m*rde, on vit dans un systeme de repartition qui se contrefout de la qualité de l'ecriture musicale. le dernier que je viens de faire passera sur la 5 en novembre, musique ecrite pour piano, violoncelle et accordeon et petit orchestre de cordes. je sais qu'elle me rapportera environ à peine 100 € Je bosse (comme compo) pour France Culture ainsi que pour les gagnants de StarAc, donc j'ai des points de comparaison; Eh bien c'est pas si facile d'écrire une bonne chanson destinée aus djeuns, figure toi Héral, d'ailleurs çà se saurait ! J'ai pratiqué, comme élève à l'ecole nationale de musique, du comtemporain, de l'orchestre de chambre etc...la complexité et la maitrise de la technique orchestrale peuvent masquer une indigence artistique. Miles Davis disait que l'important n'est pas de jouer plein de note mais de trouver la bonne. (je ne connais pas ta musique et je ne permettrais pas de la critiquer) D'autre part quand tu diffuses de la musique symphonique à la télé, la Sacem te paye un coefficient bien supérieur que 2 notes de synthé ou une chanson basique pour le même minutage et le même horaire de diffusion.
Ce message a été modifié par lepetitmartien - lun. 17 oct. 2005, 01:49.
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lun. 17 oct. 2005, 07:59
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QUOTE (arroz1 @ Oct 17 2005, 00:49) J'ai pratiqué, comme élève à l'ecole nationale de musique, du comtemporain, de l'orchestre de chambre etc...la complexité et la maitrise de la technique orchestrale peuvent masquer une indigence artistique. masquer une indigence artistique? damned, c'est donc ça. mais pour indigerer, docteur T n'avait il pas prescrit du Malox?
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lun. 17 oct. 2005, 08:05
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QUOTE (arroz1 @ Oct 17 2005, 00:49) Eh bien c'est pas si facile d'écrire une bonne chanson destinée aus djeuns, figure toi Héral, d'ailleurs çà se saurait ! même destinée aux oisillons !
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le heral, parce que je le vaurien
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lun. 17 oct. 2005, 09:21
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Salut à tous !
Par pitié, ne comparons pas nos répertoires ! Ce qu'on écrit est question de connaissance et/ou de goût et/ou d'opportunités et/ou de survie ; chacun sa voie (ou sa voix, ce qui revient à peu près au même)
Mais justement : le CC est avant tout (enfin, disons que je le ressens ainsi) une relation personnelle entre le créateur d'une oeuvre et le public de cette oeuvre. Et le droit d'auteur est une volonté, entre autre, de rendre plus collective cette relation.
Tout ce qui émane comme règles de la Sacem, bonnes ou mauvaises selon ses convictions, est affaire de négociations et de visions. C'est le collectif d'auteurs Sacem qui décide, par exemple, le taux de rémunération des oeuvres selon les chaînes.
Sur cet exemple précis, Christophe, on peut voir 2 choses différentes. Tu as tendance à dire que c'est injuste que la qualité implicite des programmes d'Arte soit moins récomposée que la merde implicite des programmes de TF1. Je suis d'accord. Mais je remarque aussi que le collectif d'auteur a réussi à faire payer PLUS CHER la chaîne qui a le plus d'argent. Ce qui n'est pas si simple qu'il paraît... Enfin, en ne faisant payer que peu cher à Arte (en tout cas moins cher que TF1) les musiques diffusées, la Sacem n'est pas un frein, du moins économique, à la diffusion et à la création de musique sur cette chaîne-là.
Bref, tout ça pour dire que ces barêmes, ces règles, sont avant tout des compromis.
Or, ce que je perçois, Miss Kiki, du Creative Common, c'est qu'en supprimant l'idée de collectivisation des règles de rémunération entre l'auteur et son public, le CC supprime tout mauvais effet du collectif (ce qui est bien), mais du coup supprime aussi tout bon effet (ce qui est dommage).
A mon humble avis, voilà ce qui me vient rapidemment :
bons effets du collectif : - suppression partielle de la pression quand on négocie avec un producteur, puisque les règles de répartitions sont connues de tous - gestion solidaire des coûts administratifs - unification des démarches, documents, informations - création de fonds d'entraides, de fonds de subventions, de fonds mutualistes
mauvais effets du collectif : - perte de sens, et notamment dématérialisation de la relation artiste-public - prime au "réalisme" économique (brrrr, je hais ce mot réalisme quand on l'oppose à utopie) - déni de personnalité des composants du collectif (à la Sacem, un adhérent est un adhérent, point-barre) - lourdeur administrative
La liste est ouverte.
Je ne crois pas qu'il faille opposer CC et Droits d'Auteurs. Mais il faut syncrétiser tout ça.
Tant qu'Internet n'existait pas, le CC ne pouvait naître. Internet dématérialisant complètement le rapport entre l'artiste et son public, il est normal que la question se pose dans de nouveaux termes. Mais dire que le Droit d'Auteur est obsolète, c'est lui retirer une dimension éthique et philosophique qui est à l'origine de sa création, et qui n'a jamais cessé d'être, même si elle s'est un peu diluée dans l'argent.
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« La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, beaucoup de gens sont brillants jusqu'à ce qu'ils ouvrent leur gueule » G. Brassens
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