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Le Manifeste Business |
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dim. 12 déc. 2004, 18:48
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Membre no 3,823
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Bonjour à tous, Merci à tous pour la qualité du débat en cours. Je m'y invite en proférant une évidence : il semble qu'on ne parle ici que de musique d'illustration, image, multimédia ou radio. Dans le disque on connait la fonction d'un éditeur, qui est originellement la reproduction graphique. Son travail est de diffuser et de faire connaître l'oeuvre d'un artiste. Or pour la musique à l'image, on garde la même définition, ce qui à mon sens brouille tout. Une définition particulière devrait exister, elle reconnaîtrait qu'un producteur de programme qui couche notre musique sur un film lui assure au passage une très large diffusion, et qu'il a, à ce titre, une légitimité certaine à prétendre à des droits d'éditions. Quand bien même son métier n'est pas de nous faire connaître ou de vendre nos disques.
J'ai vraiment pas eu de bol, puisque je suis arrivé dans le métier après la grande époque des dep à 100% pour le compositeur. Apparemment, comme c'était dit dans un des posts, y'en a pas mal qui se sont gavés dans les années 80, jusqu'à gagner bien plus que les réalisateurs ou les auteurs. Il semble que le milieu a réagit, qu'il n'a pas apprécié. J'ai souvent entendu dire que dans une prod, le musicien est un feignant très bien payé. (les petites phrases pour rire mais pas tant que ça du genre "arrêtes de pleurer tu vas voir tes droits" ou "je f'rais mieux de faire de la musique, moi").
Cette réputation date probablement de cette époque, parce qu'aujourd'hui, je vois bien qu'on bosse tous comme des fous pour gagner notre vie juste correctement. Et ça me fait profondèment chier qu'on me perçoive comme un "profiteur". Mes aînés, je ne leur dis donc pas merci, et s'ils veulent en plus m'expliquer à quel prix je dois vendre ceci ou celà parce que sinon je dévalorise le métier, je leur dis "merci ça va je suis grand".
Ajuourd'hui faut signer des contrats d'édition. Bon. Et Alors ? Si le producteur/éditeur fait bien son boulot, que le film est bien vendu, c'est quand même lui qui a le mérite non ? Et c'est lui qui prend tous les risques non ? ça revient à dire que ma musique, mon oeuvre rapporte de l'argent à un autre. Et alors ? Du moment que ça m'en rapporte plus à moi (2/3 en dep) ? Je ne pensais pas comme ça il y a encore quelques mois, mais plus j'y pense...
Au passage, puisque la question a été posée au sujet du jeu vidéo, oui, la répartition compositeur/éditeur des DRM est librement négociable. Seuls les DEP sont fixés par la loi. Or en jeu vidéo, il n'y a que des droits en reproduction. Et petite précision c'est la société d'édition musicale d'ATARI qui propose des contrats à 95/5. Je dis ça pour si vous les croisiez un jour...
Toujours en ce qui concerne le jeu vidéo, c'est un secteur où les règles telles qu'elles ont été imposées par la Sacem en audiovisel sont refusées. Il y a toutefois moyen d'y gagner bien sa vie, mais les sociétaires Sacem n'ont pratiquement pas accès à ce marché, à moins de faire du buy-out en prête-nom.
Bien à vous, Yan
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Dans quel DD j'erre... Un peu par là.
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dim. 12 déc. 2004, 19:35
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Membre no 28,427
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Salut Yan !! Ca va ?!! QUOTE Son travail est de diffuser et de faire connaître l'oeuvre d'un artiste. Or pour la musique à l'image, on garde la même définition, ce qui à mon sens brouille tout. Une définition particulière devrait exister, elle reconnaîtrait qu'un producteur de programme qui couche notre musique sur un film lui assure au passage une très large diffusion, et qu'il a, à ce titre, une légitimité certaine à prétendre à des droits d'éditions. Quand bien même son métier n'est pas de nous faire connaître ou de vendre nos disques. On peut facilement admettre que le producteur permet la diffusion large de l'oeuvre. En revanche aucun ne fait son travail d'edition correctement : pas de suivi, gestion inexistante. En gros, si tu ne fait pas un travail de surveillance personnel, beaucoup de choses passent à la trappe : diffusions étrangères, rediffusions françaises, DVD. Ca serait le minimim vital. Sans parler d'une volonté d'exploitation de l'oeuvre sur des projets type album. En ce sens, on comprend vite que la volonté unique est de récupérer de l'argent facile. La part éditoriale n'est pas un dû. Elle sert à l'origine à rémunérer un éditeur qui prend en charge le developpement d'un compositeur. Donc avances sans retours immédiats pour permettre à l'auteur de travailler dans des conditions décentes. Le retour se fait plus tard, sur la longueur. La, c'est pas d'avance, aucune obligation, c'est pas de l'édition. C'est une rente. A débattre... QUOTE Et petite précision c'est la société d'édition musicale d'ATARI qui propose des contrats à 95/5 Ca ne les empechent même pas de booker des compositeurs avec des contrats de cession bidons, sans passer par leur société d'édition.
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lun. 13 déc. 2004, 01:03
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Moderator
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QUOTE (zikayan @ Dec 12 2004, 19:48) Si le producteur/éditeur fait bien son boulot, que le film est bien vendu, c'est quand même lui qui a le mérite non ? Et c'est lui qui prend tous les risques non ? Permettez au modeste électricien de m'immiscer dans ce débat hautement culturel Sur le territoire français, OK, le producteur /éditeur (par dérogation... puisqu'il échappe aux règles qui régissent celles d'un vulgaire éditeur de musique) peut prétendre remplir au moins un rôle financier de producteur dont il récupère les investissements en tant qu’éditeur …(moralement ue anomalie) L'histoire devient moins drôle, effectivement quand on va chercher à comprendre ce qui se passe dans le cas d'un oeuvre d'origine française... exploitée sur d'autres territoires (dont ceux qui sont assujettis au copyright) Autant la Sacem et le CNC peuvent tracer l'exploitation (donc la renumération des ayants droit) sur notre territoire, autant il est (officiellement) impossible d'en avoir une trace plausible sur les autres territoires...Dans le cinéma, le forfait de 10% pour la musique sur le prix de la vente (déclaré) d'un film à l'étranger en est un preuve indue. Je pourrais vous raconter qq anecdotes (anciennes) qui étayent ces dires Pour résumer: nos têtes pensantes, QUELQUE SOIT leur bord politique, savent et admettent depuis longtemps que le régime du Droit d'Auteur ne peut perdurer éternellement... Que le régime du copyright est le devenir inéluctable régissant les rapports entre l'Artiste et le Pruducteur dans le monde ... Donc, qu'il est temps sur le territoire français d'envisager un régime de copyright (avec une rémunération originale en contre- partie conséquente) et que, peut-être par ailleurs, pourrait perdurer un régime de Droit d'Auteur, dont le seul but serait de garantir à l'Artiste un certain respect de l'exploitation de son oeuvre originale... Ceci n'est pas un point de vue, c'est un feed back de ce qui a été "suggéré" par certains de nos maîtres à penser dans des réunions politiques Européennes informelles et officielles vers les années 1989 90 sur le sujet) Et ne me demandez pas pourquoi je le sais
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Plombier, DéZingueur de HP, ferblantier
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lun. 13 déc. 2004, 09:18
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Moderateur Bouffon
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QUOTE (wfplb @ Dec 13 2004, 02:03) Pour résumer: nos têtes pensantes, QUELQUE SOIT leur bord politique, savent et admettent depuis longtemps que le régime du Droit d'Auteur ne peut perdurer éternellement... il n'y a pas que nos têtes pensantes qui conluent à une mort annoncée, il y a aussi les têtes chercheuses, petits tête de crevette que nous nous efforçons de garder la plus haute possible. surtout quand on sait que le bolero de Ravel tombe tres bientôt dans le domaine public. reste effectivement le droit moral que l'on possede en France, ......si on arrivait à en conserver les grands principes
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le heral, parce que je le vaurien
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jeu. 23 déc. 2004, 14:32
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Advanced Member
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Membre no 37,622
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salut je voudrais encore vous parler de film institutionnel.. j'ai composé une musique, pour un film qui sera diffusé dans des écoles en vue de faire découvrir un métier. le producteur me fait parvenir ce contrat: QUOTE Contrat de cession de droits d’auteur
"amen", auteur réalisateur de la musique originale d’un clip, d’une durée de 7 minutes, extrait du film « X » dont la réalisation a été confié à dalek, cède à "Zoltan prod" producteur de ce film, pour le monde entier, et à titre exclusif et pour une durée de trente ans tout droit de reproduction et de représentation de ce clip découlant de sa collaboration en tant qu’auteur réalisateur de la bande son de ce film.
En contrepartie de la cession qui lui est faite à titre exclusif, de ces droits, "Zoltan prod" verse à "amen", au titre de droits d’auteur, la somme forfaitaire nette de neuf cent euros.
L’auteur réalisateur garantit au producteur qu’il n’a introduit dans son travail aucun élément pouvant violer les droits d’un tiers.
Fait à Paris le
L’auteur réalisateur Pour le producteur, Zoltan Il n'a jamais auparavant été question de "titre exclusif". Ce contrat autorise la reproduction et la représentation de l'oeuvre sans aucune réserve.. ce qui en théorie, autorise le client à utiliser ma musique comme bon lui semble, alors que je pensais qu'elle serait utilisée uniquement pour accompagner ce film. Je trouve ce contrat tout simplement inacceptable. Je voudrais enlever la mention "à titre exclusif", et ajouter "sous reserve que l'oeuvre soit accompagnée des images qu'elle illustre". Ou bien réfléchir à un autre tarif (beaucoup plus élevé). Si le client refuse, je me demande ce que je peux faire, puisque le client a déja le "master"... so? puis-je, dans un cas extreme, m'opposer à la diffusion de ce film? comment faire? Je vais enfin pouvoir discuter directement avec ce client. Auparavant, il y a toujours eu un intermédiaire (trop) conciliant entre nous.. Comment lui faire comprendre ma position? quels arguments faire valoir? et en se basant sur les tarifs Koka, combien couterait, approximativement, l'utilisation d'une musique d'un membre de la sacem? QUOTE 3/ Institutionnel :
*Droits voisins : 0,80 € (5,24 Fht) par seconde (monde entier, durée illimitée, nombre de copies illimité)
*Droits d'auteurs : Contacter la SDRM 7 minutes, ça fait 336€ HT en droits voisins.. combien faudrait-il ajouter en taxes et en droits d'auteur?
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la chose.
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jeu. 23 déc. 2004, 15:35
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Moderateur Bouffon
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QUOTE (amen @ Dec 23 2004, 15:32) j'ai composé une musique, pour un film qui sera diffusé dans des écoles QUOTE Contrat de cession de droits d’auteur
"amen", auteur réalisateur de la musique originale d’un clip,
Il n'a jamais auparavant été question de "titre exclusif". d'abord, tu n'interviens pas comme auteur realisateur sur cette oeuvre mais comme compositeur. enfin, à priori. ton producteur signale par la mention "exclusif" qu'il souhaite avoir de ta part une musique originale et que tu ne puisses pas utiliser cet enregistrement plus tard sans son accord, sur un autre "produit". apres tout , pourquoi pas, c'est lui qui paye les masters. QUOTE Ce contrat autorise la reproduction et la représentation de l'oeuvre sans aucune réserve.. ce qui en théorie, autorise le client à utiliser ma musique comme bon lui semble, alors que je pensais qu'elle serait utilisée uniquement pour accompagner ce film. Je trouve ce contrat tout simplement inacceptable. non, tu lis mal ce qui est ecrit tu cedes le droit de reproduction et representation de la musique de ce clip ! à aucun moment n'est stipulé qu'il est proprietaire de ta musique. il te demande juste une cession tres conventionnelle. là où tu peux te sentir lésé, c'est que cette musique diffusée en milieu scolaire ne te rapportera pas un centime d'euro. car meme diffusée sur la 5ieme, elle risque d'etre frappée de l'appellation "programmes educatifs". sache enfin que si tu veux enregistrer à nouveau cette partition, tu seras libre de le faire pour une eventuelle 2ieme vie (cd...) mais il te faudra tout refaire. normal!
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le heral, parce que je le vaurien
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jeu. 23 déc. 2004, 16:35
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Advanced Member
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Membre no 37,622
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merci pour ta réponse Héral en fait, j'ai composé et réalisé la musique dans mon propre studio. Je n'aurais pas d'autre rémunération que celle-ci. En soi, le coté exclusif de la chose ne me dérange pas plus que ça (quoique..), sauf que ça n'était pas prévu à la base, et que le tarif ne me semble alors pas adapté. J'ai appelé la SDRM, et on m'a dit que si le producteur faisait appel à une société de "musique au mètre", il lui en couterait au minimum 780€ pour l'utilisation dans ce même cadre (institutionnel- moins de 50 exemplaires) d'une musique de cette même durée, sans exclusivité evidemment... j'ai envoyé une version "révisée" du contrat au producteur: QUOTE Facture n° 03 (Note de droits d’auteur)
DROITS D’AUTEUR (DROITS DE REPRODUCTION ET DE REPRESENTATION)
Je soussigné "amen", autorise la société "Zoltan" à représenter devant un public par tout moyen et, à cette fin à reproduire sur tout support, l’œuvre musicale créée par moi-même pour le film « X » réalisé par "Dalek", sous réserve que l’œuvre soit accompagnée du film (d'une durée de 7 minutes) qu’elle illustre, et que sa reproduction ou sa représentation devant un public n'est pas de caractère commercial (vente). Dans le cas ou une reproduction serait effectuée sur un quelconque support dans le but d'être donnée au public, un maximum de 50 exemplaires pourra être offert par le producteur à qui bon lui semble, sans contrat supplémentaire entre lui et le compositeur. Trois exemplaires seraient remis au compositeur. Dans le cas d'une diffusion télévisée ou cinématographique de l'oeuvre, un autre contrat devra être signé. Autorisation étendue à l’ensemble du monde pour une durée de 30 ans. Tous autres droits réservés au compositeur. ça me parait plus clair.. qu'en pensez-vous?
Ce message a été modifié par amen - jeu. 23 déc. 2004, 16:37.
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la chose.
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