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> Quels Droits Et Revenus Pour Un Arrangeur/producteur ?
reno08
posté ven. 10 août 2007, 12:04
Message #1


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Salut,

Je suis musicien/producteur de musique électronique, et je suis actuellement sur un projet de titre avec une chanteuse.

Il s'agit à l'origine d'un morceau instrumental que j'ai fait il y a quelques temps (et déposé au SNAC d'ailleurs), et sur lequel la chanteuse est venue ensuite ajouter son texte et une ligne de chant qu'elle a inventé.

Nous ne sommes ni l'un ni l'autre encore inscrits à la SACEM, mais si le titre a le potentiel qu'on espère, il va se poser plusieurs questions au niveau de la répartition, et j'aimerais éviter les conflits.

Au niveau des droits d'exécution publique, la logique à mon sens était qu'elle soit auteur, et que je sois compositeur et arrangeur (si on oublie un éventuel éditeur pour le moment).
Mais on m'a dit que :
- on ne peut être à la fois compositeur et arrangeur du même titre. C'est vrai ? J'ai survolé le règlement SACEM et je n'ai rien vu.
- bien souvent, seule la mélodie chantée est ce qui compte pour la composition. Même s'il y a un gimmick accrocheur par ailleurs dans le morceau, ce serait considéré seulement comme de l'arrangement.

Cela voudrait dire dans mon cas, que je suis au pire à 2/24e (moi arrangeur et elle auteur-compositeur ), au mieux à 25% (moi co-compositeur et elle 100% auteur). Je vous avoue que, vu la répartition des heures de travail et l'histoire de ce morceau, ça ne m'apparait pas forcément super équitable smile.gif

Donc comment on fait dans ces cas là ? Est-ce qu'on rééquilibre ensuite au niveau de la répartition des DRM (chaude négo en vue ...) ?
D'ailleurs que représente les DRMs en valeur par rapport aux DEPs, en général ?

Ou bien est-ce qu'il faut forcément que je monte mon label pour espérer être rétribué indirectement pour tout le taf de production musicale, de mixage qu'il y a derrière le titre, et qui n'est pas très bien pris en compte dans les droits SACEM ?

Dernière question : comment ça se passe dans le cas (encore hypothétique) d'une signature en major : y a un contrat d'artiste aussi pour le producteur (au sens musical, càd moi) ?

Merci smile.gif
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lionel2p
posté ven. 10 août 2007, 16:10
Message #2


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T'es un peu à coté laugh.gif Reprenons du départ !

Il faut dissocier deux choses : la production du titre (interprétation de l'oeuvre) et l'oeuvre elle-même.

Ton travail de production (enregistrement, mixage etc) est rémunéré par des royalties générées par la vente de disque issues de ta bande (ou fichier aiff ou wav). La Sacem n'a rien à y voir.

Il s'inscrit dans un contrat appelé "License" que tu conclus avec un label ou major. Dans ce cas tu es producteur et ta rémunération est un pourcentage sur les ventes qui peut aller de 16 à 30 % suivant le cas (notoriété, potentiel, etc). Tu négocies ce pourcentage avec la maison de disque.

En revanche, c'est à toi de rémunérer l'artiste-interpréte. Le contrat d'artiste est conclu entre l'artiste et le producteur (donc toi). La rénunération de l'artiste oscille entre 4 et 10 % voir plus pour des artistes bankable (!!).

La maison de disque peut te proposer de racheter ton master (moins intéressant) mais dans ce cas ele prends absolument tout à sa charge. Tu peux néanmoins négocier des points de réalisation (2% sont faciles à avoir) sur la vente des disques.

L'exploitation de l'oeuvre en revanche est rémunérée par la SACEM. Les droits liés sont la reproduction mécanique (duplication du morceau sur un support physique). C'est la maison de disque qui paie cette partie au pressage.

L'oeuvre génére aussi des droits d'exécution publique (radio, télé, boutiques, discothèques) payés par les diffuseurs toujours payés par la Sacem.

Voilà.

Pour ce qui concerne ton affaire de répartition, je crois que la personne peut prétendre sans souci la part auteur. Pour ce qui concerne la compo, c'est un peu raide. Tu as créé tout le contexte harmonique.

Elle peut etre co-compositrice à la limite mais perso, je la laisserai simplement auteur ou arrangeur à la limite, mais bon.

Enfin, tu n'a pas besoin d'être arrangeur sur le coup. Cette qualification ne peut intervenir que si tu effectue un travail d'arrangement sur un titre que tu n'as pas composé. Dans ton cas tu es compositeur et ta part est de 12/24ème (la part arrangeur te revient).

Voilà en gros.

Tu devrais direct aller acheter les guides de l'IRMA (Producteurs, éditeur, artiste, etc) afin de bien comprendre les mécanismes avant de te lancer dans des négociations. De toutes les manières fait appel à un juriste spécialisé pour toute lecture de contrat.

Ce message a été modifié par lionel2p - ven. 10 août 2007, 16:12.


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melenko
posté ven. 10 août 2007, 19:34
Message #3


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QUOTE (lionel2p @ ven 10 aoû 2007, 17:10) *
Pour ce qui concerne ton affaire de répartition, je crois que la personne peut prétendre sans souci la part auteur. Pour ce qui concerne la compo, c'est un peu raide. Tu as créé tout le contexte harmonique.

Elle peut etre co-compositrice à la limite mais perso, je la laisserai simplement auteur ou arrangeur à la limite, mais bon.


Pas mieux. cool.gif
Si tu la places comme co-compositrice, c'est que tu estimes que sa valeur ajoutée le vaut,
quand bien même tu aurais passé 2000 h, et elle 3 mn. A toi de faire honnêtement la part
des choses.


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reno08
posté sam. 11 août 2007, 22:43
Message #4


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QUOTE (lionel2p @ ven 10 aoû 2007, 17:10) *
Ton travail de production (enregistrement, mixage etc) est rémunéré par des royalties générées par la vente de disque issues de ta bande (ou fichier aiff ou wav). La Sacem n'a rien à y voir.


Ca c'est dans le cas d'un contrat d'artiste avec un label, mais c'est pareil pour la chanteuse aussi (interprète), non ?

QUOTE
Il s'inscrit dans un contrat appelé "License" que tu conclus avec un label ou major. Dans ce cas tu es producteur et ta rémunération est un pourcentage sur les ventes qui peut aller de 16 à 30 % suivant le cas (notoriété, potentiel, etc). Tu négocies ce pourcentage avec la maison de disque.

En revanche, c'est à toi de rémunérer l'artiste-interpréte. Le contrat d'artiste est conclu entre l'artiste et le producteur (donc toi). La rénunération de l'artiste oscille entre 4 et 10 % voir plus pour des artistes bankable (!!).

La maison de disque peut te proposer de racheter ton master (moins intéressant) mais dans ce cas ele prends absolument tout à sa charge. Tu peux néanmoins négocier des points de réalisation (2% sont faciles à avoir) sur la vente des disques.


On est bien d'accord que pour pouvoir proposer un contrat de licence, ou qu'on me "rachète mon master", je dois avoir ma structure de type label, c'est bien ça ?
Les particuliers n'ont que le contrat d'artiste et des royalties autrement, non ?

QUOTE
Pour ce qui concerne ton affaire de répartition, je crois que la personne peut prétendre sans souci la part auteur. Pour ce qui concerne la compo, c'est un peu raide. Tu as créé tout le contexte harmonique.
Elle peut etre co-compositrice à la limite mais perso, je la laisserai simplement auteur ou arrangeur à la limite, mais bon.
Enfin, tu n'a pas besoin d'être arrangeur sur le coup. Cette qualification ne peut intervenir que si tu effectue un travail d'arrangement sur un titre que tu n'as pas composé. Dans ton cas tu es compositeur et ta part est de 12/24ème (la part arrangeur te revient).

Voilà en gros.


Merci, ça confirme mon sentiment.
Au niveau des DRMs, quel est l'usage ? On fait la même répartition que pour les DEP ?
Quel ordre de grandeur ont les DRMs par rapport aux DEP ?


QUOTE
Tu devrais direct aller acheter les guides de l'IRMA (Producteurs, éditeur, artiste, etc) afin de bien comprendre les mécanismes avant de te lancer dans des négociations. De toutes les manières fait appel à un juriste spécialisé pour toute lecture de contrat.


Je vais en effet m'y mettre smile.gif
J'ai déjà celui sur l'autoprod que j'ai parcouru, mais en fait ma question principale c'était bien :
Quand on est quelqu'un qui fait tout en home studio et qui file un master tout prêt à la maison de disque, est-ce encore une bonne idée de signer un contrat d'artiste, ou vaut-il toujours mieux se casser un peu plus le cul et monter un label pour concéder en licence le titre ?

Ce message a été modifié par reno08 - sam. 11 août 2007, 22:43.
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Pierre Bucco
posté dim. 12 août 2007, 10:29
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QUOTE (reno08 @ sam 11 aoû 2007, 23:43) *
Quand on est quelqu'un qui fait tout en home studio et qui file un master tout prêt à la maison de disque, est-ce encore une bonne idée de signer un contrat d'artiste, ou vaut-il toujours mieux se casser un peu plus le cul et monter un label pour concéder en licence le titre ?

C'est intéressant surtout que tu vas certainement faire d'autres production.
C'est pas la solution la plus facile... mais les solutions de facilités sont-elles les meilleures wink.gif
Maintenant si la maison de disque te fait un pont d'or et qu'ils ont les moyens... gagner moins dans un premier temps, s'il y a visibilité à la clé, ça peut être un bon calcul.
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lionel2p
posté mar. 14 août 2007, 21:29
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Ton travail de production (enregistrement, mixage etc) est rémunéré par des royalties générées par la vente de disque issues de ta bande (ou fichier aiff ou wav). La Sacem n'a rien à y voir.


Ca c'est dans le cas d'un contrat d'artiste avec un label, mais c'est pareil pour la chanteuse aussi (interprète), non ?


Non, pas du tout, si tu signes un contrat d'artiste avec l'interprète, il s'agit d'un groupe rolleyes.gif

Vous vous partagez les royalties. Tu peux être rémunéré en plus comme réalisateur comme je l'ai indiqué.

QUOTE
On est bien d'accord que pour pouvoir proposer un contrat de licence, ou qu'on me "rachète mon master", je dois avoir ma structure de type label, c'est bien ça ?
Les particuliers n'ont que le contrat d'artiste et des royalties autrement, non ?


Oui, mais la structure est une simple formalité, faut pas en faire un monde.

QUOTE
Merci, ça confirme mon sentiment.
Au niveau des DRMs, quel est l'usage ? On fait la même répartition que pour les DEP ?
Quel ordre de grandeur ont les DRMs par rapport aux DEP ?


Les DRMs, c'est librement fixable. La pratique du metier est 50/50, mais ça peut etre 80/20 unsure.gif

Les DEP, c'est statutaire 2/3 compo-auteur 1/3 éditeur.

En cas de succés, ce sont les DEP qui prennent le dessus de manière significative.

QUOTE
Quand on est quelqu'un qui fait tout en home studio et qui file un master tout prêt à la maison de disque, est-ce encore une bonne idée de signer un contrat d'artiste, ou vaut-il toujours mieux se casser un peu plus le cul et monter un label pour concéder en licence le titre ?


Tout depend de la propal, mais c'est sur que la license c'est une dimension supérieure. De plus, un contrat d'artiste peut engager pour longtemps.


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bennybug
posté mer. 16 sept. 2009, 13:11
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on peut également voir la chose de la façon suivante : tu as fait faire les 3/4 du boulot à ta chanteuse et tu rechignes à lui donner sa part.
elle a quand même écrit le texte et la mélodie, c'est à dire ce qui est déclaré à la sacem. En poussant un peu le bouchon, elle pourrait même déposer son texte et sa mélodie sans te citer !
C'est toujours le même problème avec ces arrangeurs qui se prennent pour des compositeurs, et qui proposent des coquilles vides à remplir (lire : des arrangements sur lesquels il faut composer une ligne mélodique et un texte).
Pense que, sans son apport, tu n'as strictement rien.
Donc 25% des droits en tant que co-compositeur me semblent parfaitement équitables.
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telaim
posté ven. 18 sept. 2009, 14:33
Message #8


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J'ai l'impression que ta chanteuse t'a suivi à la trace et qu'elle a un nouveau nom : BENNYBUG!! laugh.gif laugh.gif laugh.gif


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"J’ai une douleur je ne sais où, Née de je ne sais quoi,
J’en guérirai je ne sais quand, Si me soigne je ne sais qui."
Chant flamenco (Anonyme)
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