Pascale Ferran Aux Césars 2007, c'est tellement beau quand c'est bien dit ! |
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mar. 27 févr. 2007, 17:58
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QUOTE (rafmaxx @ mar 27 fév 2007, 14:58) Y'a un truc qui m'échappe :
la dame elle dit : que plus on gagne, plus on touche d'indemnités...
.../... Bref, il me semblait que ce n'était pas terrible comme mode de répartition à l'époque ben si on part du principe que les salaires dans le "monde du spectacle" sont plus ou moins, basés sur une grille syndicale (que tout un chacun peut se procurer aupres de la cgt spectacle) l'histoire de la mutualisation ne change pas grand chose en effet . les realisateurs sont mieux payés que des assistants deco. et puis qui decide du statut que chacun peut obtenir??? carte pro?carte cnc? y a eu tellement de derives (derives ne concernant pas uniquement l'intermittent, mais aussi le patronnat, les collectivités publiques, les associations.........) ce que je me souviens, c'etait le temps où mes potes realisateurs de court metrages pouvaient s'acheter des apparts au forum des halles. c'etait le bon temps, comme ils aiment à le repeter juste encore une precision qui fait un intermittent un "salarié" à part dans notre monde du travail, ce sont les formidables possibilités de se former toute sa vie avec l'afdas. les nanas de seb et moulinex n'ont pas cette "chance".
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le heral, parce que je le vaurien
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mar. 27 févr. 2007, 21:08
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QUOTE (rafmaxx @ mar 27 fév 2007, 14:58) Y'a un truc qui m'échappe :
la dame elle dit : que plus on gagne, plus on touche d'indemnités...
J'avais justement l'impression que c'est un mécanisme qui faisait partie du passé. Ma femme est intermittente et touche moins d'indemnités que ses camarades ayant un "salaire" journalier inférieur.
J'ai moi meme été intermittent (il y a plus de dix ans), et à l'époque on pouvait "gagner" dix ou quinze mille balle d'indemnités par mois quand le tarif de base de la fonction concernée était élevé (réalisateur, chef opérateur son, etc...).
Bref, il me semblait que ce n'était pas terrible comme mode de répartition à l'époque et qu'un revirement vers plus de "mutualisme", "solidarité" s'était opéré. J'ai rayé un truc ? Oui, on gagne plus en indemnités si on gagne plus mais celà se traduira en une indemnité qui sera effective pour la période située après la fin des droits et le réexamen des nouveaux droits. Il est donc possible qu'une personne ayant "bien" travaillé l'année d'avant touche une indemnité supérieure à une personne qui a "moins bien" travaillé l'année précédente alors que sur ce job, cette dernière gagne plus que l'autre. Par solidarité , il faudrait une loi comme sur les 35 heures, empéchant aux intermittents de faire plus de 600 heures, ça en laisserait moins sur le carreau si le travail était "mieux" partagé . Il faudrait aussi que le nouveau ministre de la Culture remette la date anniversaire car il y a des tournées d'été, des spectacles d'enfants qui tournent sur 3 mois d'hiver, etc. L"annulation de la date anniversaire ( protocole de 2003 ) est une absurdité, une hérésie, une manoeuvre calculée pour destabiliser le tissu culturel français, les créateurs, le spectacle et ceux qui les font vivre. Comme l'a si bien dit Pascale Ferran, "ils" ont presque réussi. Ce sont des gens comme cette réalisatrice qu' il faudrait à la Culture ! Bravo Madame !!
Ce message a été modifié par Musea - mar. 27 févr. 2007, 21:15.
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Parlez nous franchement, que vos paroles atteignent notre coeur comme la lumière du soleil ... Cochise 1872 l'inter mi-temps
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mer. 28 févr. 2007, 18:33
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Déclaration de Pascale Ferran recevant son César pour "L'amant de Lady Chatterley"http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=43704 mardi 27 février 2007 (20h52) : Violence économique et cinéma françaisPascale Ferran, cinéaste, a lu ce texte lors de la cérémonie des Césars 2007, samedi soir 25 février à Paris, après que son film adapté du roman de D.H. Lawrence a été couronné de cinq Césars. Nous sommes nombreux dans cette salle à être comédiens, techniciens ou réalisateurs de cinéma. C’est l’alliance de nos forces, de nos talents et de nos singularités qui fabrique chaque film que produit le cinéma français. Par ailleurs, nous avons un statut commun : nous sommes intermittents du spectacle. Certains d’entre nous sont indemnisés, d’autres non ; soit parce qu’ils n’ont pas travaillé suffisamment d’heures, soit, à l’inverse, parce que leurs salaires sont trop élevés pour être indemnisés dans les périodes non travaillées. C’est un statut unique au monde. Pendant longtemps, il était remarquable parce qu’il réussissait, tout en prenant en compte la spécificité de nos métiers, à atténuer un peu, un tout petit peu, la très grande disparité de revenus dans les milieux artistiques. C’était alors un système mutualisé. Il produisait une forme très concrète de solidarité entre les différents acteurs de la chaîne de fabrication d’un film, et aussi entre les générations. Depuis des années, le Medef s’acharne à mettre à mal ce statut, en s’attaquant par tous les moyens possibles à la philosophie qui a présidé à sa fondation. Aujourd’hui, il y est presque arrivé. De réformes en nouveau protocole, il est arrivé à transformer un système mutualisé en système capitalisé. Et cela change tout. Cela veut dire, par exemple, que le montant des indemnités n’est plus calculé sur la base de la fonction de son bénéficiaire mais exclusivement sur le montant de son salaire. Et plus ce salaire est haut, plus haut sera le montant de ses indemnités. Et on en arrive à une absurdité complète du système où, sous couvert de résorber un déficit, on exclut les plus pauvres pour mieux indemniser les plus riches. Or, au même moment exactement, à un autre bout de la chaîne de fabrication des films, d’autres causes produisent les mêmes effets. Je veux parler du système de financement des films qui aboutit d’un côté à des films de plus en plus riches et de l’autre à des films extrêmement pauvres. Cette fracture est récente dans l’histoire du cinéma français. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, ce qu’on appelait les films du milieu - justement parce qu’ils n’étaient ni très riches ni très pauvres - étaient même une sorte de marque de fabrique de ce que le cinéma français produisait de meilleur. Leurs auteurs - de Renoir à François Truffaut, de Jacques Becker à Alain Resnais - avaient la plus haute opinion des spectateurs à qui ils s’adressaient et la plus grande ambition pour l’art cinématographique. Ils avaient aussi, bon an mal an, les moyens financiers de leurs ambitions. Or ce sont ces films-là que le système de financement actuel, et en premier lieu les chaînes de télévision, s’emploie très méthodiquement à faire disparaître. En assimilant les films à vocation artistique aux films pauvres et les films de divertissement aux films riches, en cloisonnant les deux catégories, en rendant quasi impossible pour un cinéaste d’aujourd’hui le passage d’une catégorie à une autre, le système actuel trahit l’héritage des plus grands cinéastes français. Et leur volonté acharnée de ne jamais dissocier création cinématographique, point de vue personnel et adresse au plus grand nombre. Ce faisant, il défait, maille après maille, le goût des spectateurs ; alors même que, pendant des décennies, le public français était considéré comme le plus curieux, le plus exigeant, le plus cinéphile du monde. Ici comme ailleurs, la violence économique commence par tirer vers le bas le goût du public puis cherche à nous opposer. Elle n’est pas loin d’y arriver. Les deux systèmes de solidarité - entre les films eux-mêmes et entre ceux qui les font -, ces deux systèmes qui faisaient tenir ensemble le cinéma français sont au bord de la rupture. Alors peut-être est-il temps de nous réveiller. Peut-être est-il temps de nous dire que notre amour individuel pour le cinéma, aussi puissant soit-il, n’y suffira pas. Peut-être est-il temps de se battre, très méthodiquement nous aussi, pour refonder des systèmes de solidarité mis à mal et restaurer les conditions de production et de distribution de films qui, tout en donnant à voir la complexité du monde, allient ambition artistique et plaisir du spectacle. Nous n’y arriverons pas, bien sûr, sans une forme de volonté politique d’où qu’elle vienne. Or, sur de tels sujets, force nous est de constater que celle-ci est désespérément muette. Mais rassurons- nous. Il reste 55 jours aux candidats à l’élection présidentielle pour oser prononcer le mot "culture". Pascale Ferran mardi 27 février 2007
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jeu. 1 mars 2007, 13:16
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QUOTE (Messensib @ mar 27 fév 2007, 08:11) L'oppression dont les "intermittents" sont victimes depuis des années me file une méchante envie de vomir. Cette oppression est menée par des membres de la classe dirigeante d'un parti qui ose s"intituler " Union pour un Mouvement Populaire". Ben je crois que finalement, ce sont simplement des pions du medef et autres actionnaires et brasseurs de gros sous, simplement des pions placés dans le paysage politique. De toute façon ils ont déjà plus de pouvoir que notre êtat français, c'est juste qu'avec un pion président, ca ouvre des perspectives plus internationales. Partenariat en or. J'appelle ça la mafia personnellement. Et ils ont tout interêt à piétiner la culture avec des bottes taille 46. Qui dit peuple pauvre culturellement, dit peuple facile à manipuler (surtout par derriere). Dit également peuple divisé, des gens qui n'ont ni confiance en eux ni en les autres. Qui dit culture dit "s'intéresser à l'autre", ce qui conduit d'une manière générale à une plus grande tolérance, une plus grande comprehension de l'autre. Et ce n''est pas bon pour le business un peuple ouvert à une culture variée. On ne peut pas lui faire avaler que les immigrés des cités sont tous des sauvages, ni que façe à la "violence extrême" de notre société il faut appliquer la tolérance zéro. On ne peut pas non plus lui faire avaler qu'il est une merde incapable de prendre parti à l'organisation et la gestion de son pays, à part en votant Sarkozy tous les 5 ans. Et on ne peut pas non plus lui faire avaler le fait que plus le budget est gros, plus la production culturelle finale est de qualité, il ira même jusqu'à penser le contraire, et même qu'il est capable lui-même de créer et diffuser de la culture. Non !! Qu'est-ce que c'est que ces gens qui veulent cultiver le peuple avec de la culture ? Mieux vaut les cultiver avec des navets, c'est bien plus prévisible un légume... D'ailleurs, avec chaque dictateur ou régime horrible, il y avait piétinement de la diversité culturelle, remplacée par quelque chose de très orienté culturellement. Pourquoi les maisons de disques s'en prennent autant à internet ? Pas pour une question d'argent immédiate, mais internet c'est un accès pour 30€ par mois à une diversité culturelle infinie, qui fait tout autant vendre, même plus, mais en distribuant les ventes à une palette de "vendeurs de culture" beaucoup plus large. Si évidemment on prend la peine de chercher et d'apprendre. Je pense que la diversité culturelle a plus d'avenir en pasant par le net, ca peut paraître bien triste, mais c'est ce que je crois. Avec une grosse adaptation du système, à peu près les mêmes métiers, la même façon de bosser, mais le tout organisé et financé par un autre systeme. Les consommateurs sont prêts à payer pour quelque chose d'intéressant à leurs yeux, même si à la base c'est proposé gratuitement. Ils sont prêts à donner de l'argent qu'on ne les oblige pas à donner, en disant: "tenez, prenez ca, c'est tout ce que je peux vous donner afin que vous continuiez à faire ce que vous faîtes, car ca m'intéresse." Linux en est un bon exemple, ils ont réussi à créer un systeme d'exploitation gratuit et plus performant que windows uniquement par les dons des internautes, et certains informaticiens vivent en développant des logiciels gratuits. Flûte, je crois que j'ai dévié.
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lun. 12 mars 2007, 16:33
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QUOTE (ouabi @ jeu 1 mar 2007, 13:16) QUOTE (Messensib @ mar 27 fév 2007, 08:11) L'oppression dont les "intermittents" sont victimes depuis des années me file une méchante envie de vomir. Cette oppression est menée par des membres de la classe dirigeante d'un parti qui ose s"intituler " Union pour un Mouvement Populaire".
Ben je crois que finalement, ce sont simplement des pions du medef et autres actionnaires et brasseurs de gros sous, simplement des pions placés dans le paysage politique. De toute façon ils ont déjà plus de pouvoir que notre êtat français, c'est juste qu'avec un pion président .......... Je viens d'apprendre qu'il y a une manif qui commence dans une heure au cirque d'hiver. Info peu ou pas relayée. J'espère qu'on sera qd même relativement nombreux
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