De Boutique En Boutique, les tribulations d'un musicos hors du Web Options

[blek]

Hello à tous,
je viens vous raconter une petite anecdote : trouver du matos dans la vraie vie, en province hors ligne, c'est carrément comme le ski hors piste.

N'y tenant plus de voir le matos dans les magasins en ligne, je me suis dit que j'allais descendre en ville ce matin pour aller acheter dans un vrai magasin dans la vraie vie, faire vivre le commerce local, renouer avec la chaleur des relations humaines, et toutes sortes de sottises humanistes etc. etc.

J'aimerai me trouver une guitare nylon, peut-être un petit ampli à lampe (Fender Vibro Champ XD ou Super Champ XD ou Peavey Windsor Studio) et puis tant qu'on y est, qu'est-ce que je pourrais me trouver comme guitare électrique pas trop chère avec des humbuckers (essayer les Hagstrom Viking, gennre 335, très chouette gueule en noir, ou la Super Swede, du sustain pour pas cher). Bon, je ne vais pas acheter tout ça, hein ? Mais je vais aller toupiner matos et peut-être revenir avec une gratte ou un petit ampli. J'ai calculé mon itinéraire et je me suis assuré des horaires d'ouverture.

Magasin 1 : les deux vendeurs s'occupent d'installer le seul client pour essayer une électrique. je reste 10 mn montre en main. Pas un regard, pas un bonjour. J'aurais pu danser à poil avec une ceinture de bananes, je suis invisible.

Magasin 2 : Des 3 vendeurs, 2 sont totalement absorbés par leur écran branché sur le Net et ne répondent même pas à mon bonjour. Heureusement le 3e se révèle disponible, charmant et serviable. Il va me faire essayer 5 guitares dans mes prix en les accordant lui-même malgré la sono du magasin qui diffuse du Cure plein pot.

Magasin 3 : Il est fermé tous les matins pour la semaine. Dire que j'avais visité leur site web le matin même. Un long détour pour rien.

Magasin 4 : celui-là je le connais bien, je leur ai acheté un expandeur Yamaha Motif XS il y a un peine un mois. Ils m'ont fait poireauter 2 mois et demi avec des excuses foireuses chaque semaine pour finir par me refiler un produit d'occasion au prix du neuf. Evidemment, je ne me suis pas laissé faire et j'ai obtenu un neuf.
Personne ne fait attention à moi, je suis redevenu un fantôme. Le premier vendeur est très affairé à discuter avec un pote dehors la clope au bec. Le deuxième à l'intérieur semble débordé à laisser un client batteur essayer un charley, à répondre à un copain au téléphone et à remplir un vague papelard. Au bout de 12mn de ce traitement, je pars dans l'indifférence générale. Ils sont distributeurs de la marque Hagstrom et ne possèdent aucune guitare de la marque !!!!

Magasin 5 : Comme c'est calme ici, la vendeuse s'apprête à passer l'aspirateur. Aussi me répond-elle aimablement qu'elle a surtout des modèles d'entrée de gamme. Je lui fais remarquer qu'elle a une Esteve 1GR07 mais c'est l'aspirateur qui a le dessus. Je me sauve.

Magasin 6 : Un vendeur répare un siège de pianiste, le second est très affairé entre l'arrière-boutique, son portable et la paperasserie qui envahit son bureau qu'ils ne me remarquent même pas, même en restant planté devant eux à 20 cm pendant 10 mn, en leur disant bonjour deux fois !

Comment tous ces gens gagnent-ils leur vie à l'heure des boutiques en ligne, avec un accueil pour la plupart inexistant et des tarifs beaucoup plus élevés ?

Ce message a été modifié par blek - mer. 20 mai 2009, 13:20.

[killingjoke]

C'est marrant que cette constatation effectuée depuis ma province où l'on se demande si les magasins physiques ont encore des clients ou en recherchent ?
Adoptant presque la même attitude que notre ami Blek, l'on dirait qu'il faut à chaque fois apprivoiser ces commerçants lors de nos démarches ; à chaque fois, j'ai donc du faire preuve de patience en surmontant tous les aspirateurs et autres cafetières à disposition .
Néanmoins, en faisant un effort dans ma démarche, je préfère toujours ce contact direct en magasin, même si les tarifs sont toujours un peu plus élevés que certaines enseignes de vente en ligne _

Sans vouloir les défendre, je pense qu'ils doivent apercevoir toute la journée un défilé de clients ne prenant rien ou ne trouvant pas ce qu'ils convoitent d'où leur attitude paraissant détachée _