Synthétisation Hasardeuse Ou Scientifique, Votre méthode c'est quoi ? Options

[secmast]

Bonjour ou Bonsoir c'est selon l'heure de votre visite,

Bien qu’aujourd’hui une quantité phénoménale de sample existe sur le marché, ceux et celles qui possèdent un synthétiseur qu’il soit analogique ou numérique passe beaucoup de temps à la recherche du « Son » avec un grand S.
Nous pouvons quand même différencier ces artistes dans deux catégories :
Les tourneurs de boutons et les scientifiques
Les tourneurs de boutons sont ceux qui voyagent au grès des sons, explorent, testent et parfois trouvent.
Les scientifique quand à eux, analysent, catégorisent, systèmisant leurs recherche sonores.
Quelque soit l’approche choisie le résultat est toujours le même, le saint grâle du son enfin. Du moins c’est le ressentit personnel lorsqu’on le tiens ce son.
Quoiqu’il en soit nous nous trouvons toujours confronté aux 4 paramètres incontournables :
Oscillateur, Filtre, Oscillateur basse fréquence et Enveloppe.
Les choses se compliquant quand ces 4 paramètres se multiplient par la présence de plusieurs VCO, LFO, Filtre et ADSR.
Personnellement je me range dans les rangs des scientifiques. J’ai une approche systématique de mon problème mais néanmoins je reste persuadé que ma recherche dérive encore trop souvent dans la catégorie des tourneurs de bouton.
Bien qu’il n’existe aucune bonne méthode, c’est mon avis et en musique peut importe les moyens pourvu qu’on a le résultat. J’aimerais avoir votre avis sur votre méthode de travail.
J’expliquerai la mienne dans le poste suivant.

Musicalement vôtre.

[secmast]

Comme promis voici mon approche :
Ceci n’est pas une recette mais une présentation de ma méthode de travail pour obtenir un semblant de résultat sur synthé.
Prenons comme exemple le son d’une cloche.
En premier je cherche des sons de cloches et je les passe à l’oscilloscope pour en tirer :
1) la fréquence de base (pour les oscillateurs)
2) l’enveloppe pour l’ADSR de l’AMP
Ensuite quand j’ai une idée précise (mais bien souvent vague) de quelle forme d’onde j’ai besoins alors je commence par générer un ou deux ondes avec les oscillateurs.
Puis immédiatement je passe à l’enveloppe générale du son, en effet il m’est plus facile de travailler avec un son qui a la forme et la longueur de mes exemples.
En troisième lieu j’attaque les filtres (le plus difficile pour ma part) c’est ici que ca prend vraiment la sonorité et le profondeur voulue.
Ensuite je travail sur le/les LFO sur lesquels j’ajoute encore une ou deux enveloppe en fonction des besoins.
Pour mon exemple j’utilise un LFO pour désaccorder un des oscillateurs très légèrement. Dans ma dernière expérience j’ai utilisé le même LFO pour donner une léger trémolo par volumes au deux OSC afin d’obtenir une résonnance harmonique.
Ensuite quelques effets

Voilà ma méthode, bien qu’elle soit imparfaite jusqu’ici elle m’apporte satisfaction, mais cela reste un travail de longue haleine avec parfois des résultats surprenant et parfois décevant.

[ptilou]

Joli descriptif de méthode
Comme en peinture, le plus dur est d 'arrêter le son à un moment donné ! le mémoriser en le considérant fini !

[thielou]

Intéressant comme méthode, tu aurais moyen de nous montrer un exemple avec des images d'oscilloscope ?

Tiens il faudrait que je me cherche un logiciel ou un plu d'oscillo.

[secmast]

Intéressant comme méthode, tu aurais moyen de nous montrer un exemple avec des images d'oscilloscope ?

Tiens il faudrait que je me cherche un logiciel ou un plu d'oscillo.

J'utilise le plugin S(M)exoscope qui est gratuit.

Je l'utilise avec Reaper sur une piste audio, ensuite je fais des captures d'écrans des différentes analyses.

Le lien pour ce pluging chez Brams Smartelectronix

Pour les captures voici justement une cloche:
L'envellope:


Et la fréquence de base:

[thielou]

Ok c'est cool. Dès que j'ai un peu de temps je regarde ça.

[Berhu N°2]

Personnellement, je suis un tourneur de boutons analytique. Je suis incapable de faire le lien entre ces images et un son, hormis bien sur l'évolution du volume dans le temps (i.e. l'enveloppe du vca ou dca pondérée par l'évolution des filtres et autres modulations). Je me suis souvent demandé si je n'allais pas prendre des cours d'acoustique, mais j'ai joyeusement procrastiné, me contentant de lire en diagonale tout ce qui me tombait sous les yeux sur ce sujet.
Ma façon de programmer? Hormis en phase d'exploration, je cherche d'abord le timbre de la partie sustain, puis je m'occupe de l'attaque et de ses transitoires. Je me suis fait l'oreille sur Juno 6 puis Jupiter 6 pour la synthèse analogique, et sur DX7 pour la synthèse FM et dans ces deux procédés j'ai trouvé mes marques oreilles/paramètres et j'étais capable de créer rapidement ce que je cherchais. Je croisais à l'époque Hervé Bouffartigues pour qui j'avais beaucoup d'admiration et qui jonglait avec beaucoup de bonheur sur ses Oberheim (écouter son travail sur les disques de Salif Keita). Quand est arrivée l'époque des samples, j'ai zappé la période Akai puis j'ai acquis le K2OOO mais de l'avis de collègues mes sons étaient moins biens, car au lieu de partir de rien j'étais contraint par les samples et j'avais du mal à extrapoler.

Quand tu parles des paramètres incontournables, j'enlèverais l'oscillo basse fréquence - qui n'est qu'un oscillo - et j'ajouterais, pour la synthèse analogique, la syncro des oscillateurs, la réinjection et la modulation en anneau- que je maîtrise mal -, le detune et aussi le réglage de Keyboard Follow qui est très important pour la "crédibilité" du son sur tout son ambitus.
La synthèse FM qui est pensée selon les principes mis en lumière par Fourier, comme quoi toute onde sonore peut être recréée par une combinaison de sinusoïdes pures, relève d'un autre savoir faire: connaître comment des sinusoïdes s'additionnant et se modulant permettent d'obtenir des timbres, au lieu de partir des sinus, triangle, carré et PWM du système analogique. Voilà pourquoi je vise le timbre en sustain d'abord, puis je peaufine.

L'arrivée ces dernières années de synthés en soft avec des boutons "variations" qui génèrent des variantes est intéressant aussi, car on peut se pencher sur les paramètres de sons que nous n'aurions pas pensé à programmer ainsi. On ne cherche finalement que ce qu'on connait déja, d'où l'intérêt des explorations hasardeuses .

Comme en peinture, le plus dur est d 'arrêter le son à un moment donné ! le mémoriser en le considérant fini !

Ah c'est ben vrai ça! En mode "Exploration". Mais quand tu sais déja ce que tu cherches, tu tripotes des nuits durant jusqu'à concrétiser ton imaginaire, tel celui qui va jusqu'en Chine chercher ses pigments adéquats ou ses poils de pinceaux.

Ce message a été modifié par Berhu N°2 - dim. 28 nov. 2010, 06:36.