Bonjour,
dans le cadre de mon mémoire de fin d'étude, je souhaite nourrir le constat que j'ai pu faire aux alentours de mes diverses sonorisations où les évènements étaient de plus en plus assurés par du matériel numérique.
À ce jour, les problèmes de dynamique (résolution en 32 bits), de qualité de traitement (plug-ins émulateurs ou non intégrés aux consoles et aux racks), d'ergonomie (Soundcraft VI6 voir TASCAM DM3200 en plus bas de gamme) et préamplification ne sont plus des soucis face aux meilleures consoles analogiques.
S'ajoute à cela les nouvelles possibilités d'intervention au cours d'un spectacle (snapshots, automations, mémoires de configurations, déclencheurs sur scène...) en relation avec les autres régies, du tout embarqué, sans parler des systèmes de calibrage (en partant des égaliseurs paramétriques jusqu'aux émulateurs de salle pouvant configurer la disposition et les caractéristiques des enceintes).
Face à cette avancée technologique et à la demande toujours plus originale des artistes et des metteurs en scène, je souhaiterais donc recueillir des témoignages et des expériences tant du personnel technique que des artistes sur les raisons qui vous ont poussé à choisir de l'analogique ou du numérique en sonorisation, les avantages et les inconvénients auxquels vous avez dû faire face, l'expérience que vous en tirez, et l'évolution que vous souhaitez apporter à votre démarche.
Que chacun se nourrisse de l'expérience des autres...
Thomas.
http://www.thomasvey.fr
Salut mon expérience... numérique et analogique
Numérique pour tout sauf la compression et le gain
Analogique pour le reste (compresseurs et préamps).
Le pourquoi du numérique :
- Souvent je travail sur des concerts avec plusieurs groupes. Possibilité de mémorisée les presets.
- Les equas souvent paramétriques en 4 ou 5 bandes.
- Les racks disponibles. Possibilités de mettre une gate + un comp (+ un limit ) sur chaque tranche si nécessaire. Ca coute pas plus cher
- Les balances en dix minutes. J'ai pré-enregistrés tous les réglages pour le groupe que je suis.
- le routing et tous les bidouillages numériques. J'ai plus d'aux, bah c'est pas grave, je me sers d'un bus effets que j'envoie seul sur un bus de sortie et hop, ça fait un nouveau aux.
- mon dos est fan du numérique.
Le pourquoi de l'analogique :
- Bah un préamp total numérique, pas sur que ça existe. Et si oui jamais entendu. (ne pas confondre préamp numérique, et préamp ana avec automation)
- Le compresseur. Pièce maitresse des gros sons de batterie. J'aime travaillé le kick sur un rack 'channel strip'. Le préamp et le comp en analogique en line in sur la tranche de la console.
Par contre je travail TOUJOURS avec des délais et des réverbes externes pour les chants. Plus facile pour changer un simple tap delai d'aller à droite tapoter sur le rack, que de faire 3 menus et aller taper sur 'enter'.
Les désavantages du numériques :
- beaucoup de neuneu travaille dans le rouge comme sur de l'analogique. Le prêts d'une console n'est donc pas aisée.
- dans le s concerts, on est souvent obligé de se faire la soirée car peu de sondiers amateurs connaissent le numérique.
- Chaque table à sa philosophie. D'une 01V à une PM, en passant par une midas ou une InnovaSon, elles ont toutes une philosophie un peu différentes. De l'interface lourde d'une DM2000 au bonheur de configurer une InnovaSon. D'ailleurs, faut que je teste une RS400, le principe à l'air sympa. Surtout au vu du prix.
Merci Pierhomme pour votre avis détaillé et argumenté.
Qu'avez-vous cependant rencontré comme problème propre au matériel numérique lors de vos différentes sonorisations ?
Et qu'est-ce qui vous a poussé à vous perfectionner dans l'environnement numérique ?
Enfin, y aurait-t'il un domaine ou une façon de travailler avec le numérique que vous souhaiteriez exploiter ou vers lesquels évoluer ?
Thomas
http://nav.440network.com/out.php?mmsc=forums&url=http://www.thomasvey.fr
Whao ! Je ne pouvais pas rêver mieux !
Merci pour ce témoignage Pierhomme, ça donne plus de valeur à mon mémoire.
Bonne continuation !
Si d'autres ont des choses qu'ils veulent bien partager, ça me serai très utile d'étudier plus de comptes-rendu afin de vérifier réellement où se situe la majorité (comme pour les sondages en fait...).
Merci d'avance...
Bonjour,
J'ai fait récemment un concert avec une song list d'un vingtaine de titres allant du classique au rock avec des interprètes différents d'un titre à l'autre.
Je vous assure qu'avec une console analogique, çà aurait été l'enfer!
Avec la console numérique (01V en l'occurence), j'ai pu tout gérer à l'aise grâce au recall des configs pour chaque titre.
Rien n'empêche, avec cette console-là en tous cas, d'insérer de l'analogique dans les tranches.
Le numérique, c'est vraiment très souple, et çà, c'est appréciable en live, ou c'est toujours un peu situation de crise...
Par contre, à mon goût, en studio, les consoles numériques, c'est bien, mais à partir d'un certain budget, si vous voyez ce que je veux dire (many $$$$$)
Les consoles numériques pas trop chères fonctionnent aussi bien qu'en live, mais il y a certaines fonctions qui sont "bizzarement" modélisées (le pan, par exemple).
Ensuite, les préamplis ont parfois un rendu un poil tranchant. (Cà, ce n'est que mon goût personnel)
Et enfin, la résolution de calcul interne aux consoles numériques (même 32 bits) n'aura jamais la finesse de l'analogique dont la résolution est, par définition, infinie.
Et donc, en cas de gros mixes, le résultat est un peu "mâchonné" par rapport au même mix issu d'un sommateur analogique.
Je dois dire aussi que, question analyse du sujet, je rejoins complètement la réponse de Pierhomme.
Cordialement,
Dewpill
Merci beaucoup Dewpill.
Et comme je vois que vous êtes avant tout musicien, est-ce que, selon vous, le fait d'être en numérique change quelque chose sur le plateau, du côté des artistes ?
Enfin, quels problèmes en rapport avec le numérique avez-vous pu rencontrer lors de ce live dont vous avez parlé (ou plus généralement) ?
Bonjour,
En fait, les musiciens et interprètes se sont sentis rassurés de savoir que, d'un titre à l'autre, les réglages (mix ,effets, mutes, etc...) effectués lors de leurs sound-checks respectifs seraient rappelés grâce au stockage dans les emplacements mémoire de la console.
Je crois que leur plus grosse inquiétude était l'immunité au larsen, vue la petitesse de la salle, et dans ce cas, le "recall" des mutes a vraiment nettoyé le plancher de bruit sur le plateau.
Le numérique offre l'avantage du recall de la configuration de mix d'un titre à l'autre. C'est extrêmement souple et donc, appréciable.
Cà, c'est pour l'aspect, sécurité, propreté de la prestation.
Question son, pas de remarques particulières de leur part. personne ne s'est plaint de la qualité sonore, côté retours.
Côté façade, pas de plaintes non plus côté public.
Aucun souci avec l'aspect technique du numérique, vu que ce jour là, il n'y avait qu'une seule console numérique.
Pour ma part, lorsque c'est moi qui joue, j'utilise beaucoup le numérique pour l'aspect loops, bruitages, de la musique que je fais.
Pour les guitares, je mets le maximum d'éléments à tubes dans l'élaboration de mon son, mais les effets sont digitaux.
Question retours, les systèmes sont suffisamment souples pour obtenir le son qu'on veut. Analogique ou numérique, pour moi, pas de différence dans cette situation.
Côté problèmes liés au numérique, j'ai eu, une fois, un souci avec la jonction entre un carte son d'un système d'enregistrement portable et un préampli octuple qui lui était relié en optique (ADAT) pour augmenter le nombre d'entrées enregistrables.
C'était le choix de l'horloge système qui posait problème.
Le point le plus sensible avec les systèmes numériques, je pense que c'est justement l'horloge. Il faut vraiment bien savoir ce qu'on fait, qui est maître, qui est esclave, Word Clock ou pas, ADAT Sync ou non, et ainsi de suite.
Sinon, c'est la chasse aux craquements dans l'audio, aux bruits parasites etc...
Evidemment, il reste la situation de panne, mais l'analogique tombe aussi en rideau
A part çà, j'ai toujours eu la chance d'avoir à disposition du matériel de qualité. Evidemment, avec des systèmes baroques... Mais en général, on trouve toujours un peu les mêmes produits dans ce genre d'évènements.
Les gens se repassent les infos sur le matériel à louer ou à acheter, d'où une sorte de standard qui s'établit à l'usage pourrait-on dire.
De toutes façons, on trouve de plus en plus de systèmes numériques pour le live. Il y a certainement de bonnes raisons.
A qualité sonore équivalente, rien que le fait d'avoir les effets intégrés dans la console, çà fait déjà du poids en moins. Idem pour les traitement dynamiques.
Moins de choses à transporter implique un camion plus petit, donc moins cher à louer, éventuellement pour une petite production, pas besoin d'un poids lourd, etc...
Et aussi, moins mal au dos, donc en meilleure forme pour officier
Enfin, bon, à qualité sonore équivalente, je précise bien, je crois que le numérique est assez compétitif, en tous cas pour le live.
En studio, c'est le résultat sonore qui compte et là, le choix est artistique.
L'analogique a largement son mot à dire quand au rendu. Par contre question recall, c'est pas toujours çà du tout.
Tout dépend s'il s'agit d'un studio privé où on fait un production à la fois, ou bien d'un studio commercial où les production s'entrecroisent avec des ingés son différent et donc des réglages différents...
Bon, enfin, voilà, j'espère que vous voyez l'idée générale de mon propos.
Cordialement,
Dewpill
Merci beaucoup Dewpill de m'avoir fait part de votre expérience.
La vision côté "artiste" est quelque chose que je souhaite développer aussi dans mon mémoire. Si certains se sentent de laisser, ne serait-ce qu'un sentiment à ce sujet, qu'ils n'hésitent pas...
Bonsoir,
une nouvelle question m'est venue à l'esprit :
selon vous, est-ce que le choix de l'équipement numérique est venu suite à la demande (pour satisfaire certains aspects et rendus du spectacle) ? Ou est-ce l'inverse ? C'est à dire, est-ce l'arrivée des équipements numériques qui a incité les metteurs en scène et autres directeurs artistiques à faire de nouvelles propositions en fonction des disponibilités techniques ?
Je pense qu'il y a un peu des deux.
Les premières consoles numériques n'avaient pas autant d'option que certaines consoles de théâtre, comme la nouvelle Midas qui pilote aussi les lights.
Elles étaient numériques et avait une gestion de l'automation au niveau des faders.
Puis les options sont arrivées, toujours plus nombreuses, les utilisateurs en demandant toujours plus.
Maintenant, une console peut-être commandée par un ordinateur à distance, peut servir de DAW, de gestion des lights, de gestions des systèmes Surround. Elles peuvent en gros tout faire autour de notre métiers, et même un peu plus.
Je me rappel de la MOTU MidiMixer. Une sorte de console en tranche, pilotable par midi, avec juste des préamp et un bouton gate sur la face avant. Tout ce faisait à distance en midi.
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